L'ITALIE APPELLE à UN MESSAGE DU G7 POUR APAISER LES TENSIONS AU MOYEN-ORIENT

ROME — Les ministres des Affaires étrangères du G7 se réunissent sur l’île balnéaire italienne de Capri, avec la montée des tensions au Moyen-Orient et la guerre continue de la Russie en Ukraine en tête de l’ordre du jour.

Sous la direction tournante de l’Italie, les dirigeants du G7 devraient lancer un appel uni pour qu’Israël fasse preuve de retenue après l’attaque sans précédent de l’Iran, ce week-end, impliquant des centaines de drones, de missiles balistiques et de missiles de croisière tirés vers l’État juif.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a annoncé qu’il s’était entretenu mardi avec son homologue israélien, Israel Katz, et a exhorté Israël non seulement à désamorcer toute réaction à l’attaque iranienne, mais également à éviter une offensive prévue dans la ville de Rafah, au sud de Gaza.

«J'ai réitéré ce message et je crois qu'à l'occasion de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 à Capri, demain et vendredi matin, un message similaire sera envoyé», a déclaré M. Tajani au groupe médiatique public RAI.

Alors que la guerre israélienne à Gaza en est à son sixième mois, l'attaque de Téhéran a ajouté un nouvel élément d'urgence à la réunion de trois jours, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock effectuant une visite de dernière minute en Israël avant d'arriver à Capri mercredi soir.

«Nous discuterons de la manière dont une nouvelle escalade, avec toujours plus de violence, peut être évitée», a-t-elle indiqué. 

«Car ce qui compte maintenant, c'est de faire cesser l'Iran sans encourager une nouvelle escalade», a déclaré Mme Baerbock, appelant à de nouvelles sanctions contre Téhéran.

L’Allemagne, un fidèle allié d’Israël, fait partie du chœur des dirigeants européens et américains exhortant Israël à désamorcer les tensions et à ne pas riposter à l’attaque de Téhéran, qui a été largement repoussée grâce à l’aide des États-Unis et de ses alliés.

L'Ukraine aussi à l'ordre du jour

La guerre de deux ans menée par la Russie en Ukraine figure également en tête de l’ordre du jour, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, étant invité à la réunion de Capri jeudi. Il devrait réitérer le besoin de son pays d’un soutien militaire essentiel, notamment d’artillerie, de munitions et de systèmes de défense aérienne, pour renforcer sa capacité face aux avancées russes le long de la ligne de front.

Les États-Unis et plusieurs pays européens discutent de propositions visant à utiliser les bénéfices générés par les milliards d'euros d'actifs russes gelés pour aider à fournir des armes et d'autres fonds à l'Ukraine, propositions qui ont pris de l'ampleur alors que l'Ukraine manque dangereusement de munitions et que la tentative des États-Unis d'obtenir de nouveaux fonds pour les armes est au point mort au Congrès.

Au niveau de l'Union européenne (UE), les dirigeants européens doivent discuter de la proposition lors d'un sommet, mercredi, à Bruxelles. Le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, est attendu à Capri.

L’administration Biden étudie également la possibilité d’exploiter les actifs russes. La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a annoncé mardi qu'elle rencontrerait les ministres des Finances du G7 pour discuter, entre autres, des actifs souverains russes.

«Nous envisageons une série de possibilités allant de la saisie des actifs à leur utilisation comme garantie», a-t-elle déclaré aux journalistes à Washington.

Elle a déclaré que l'Ukraine avait besoin de plus d'aide et a déclaré qu'elle craignait que la Russie commence à voir des signes indiquant que les États-Unis et leurs alliés sont «fatigués et ont de plus en plus de difficultés à trouver des moyens de soutenir l'Ukraine.»

«Cela nous amène à nous concentrer sur la recherche d’un moyen de libérer de la valeur économique et un flux de ressources à partir des actifs souverains russes » qui ont été immobilisés, a-t-elle ajouté.

Sur le front du Moyen-Orient, les tensions se sont intensifiées depuis le début de la dernière guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, lorsque le Hamas et le Jihad islamique, deux groupes militants soutenus par l'Iran, ont mené une attaque transfrontalière dévastatrice qui a tué 1 200 personnes en Israël et en ont kidnappé 250 autres. Israël a répondu par une offensive à Gaza qui a provoqué des dégâts considérables et tué plus de 33 800 personnes, selon les autorités sanitaires locales.

Les dirigeants du monde entier ont exhorté Israël à ne pas riposter après que l’Iran a lancé une mission de vengeance qui a rapproché le Moyen-Orient d’une guerre régionale. L’attaque s’est produite moins de deux semaines après qu’une frappe israélienne présumée en Syrie ait tué deux généraux iraniens dans un bâtiment consulaire iranien.

L’attaque iranienne a donné lieu dimanche à une vidéoconférence d’urgence des dirigeants du G7 qui ont fermement condamné «l’attaque directe et sans précédent de l’Iran contre Israël» et ont réaffirmé leur engagement en faveur de la sécurité d’Israël.

Dans le même temps, les dirigeants du G7 se sont engagés dans une déclaration commune à œuvrer pour empêcher une nouvelle escalade des tensions dans la région, tout en réaffirmant la nécessité d'un «cessez-le-feu immédiat et durable» et de la libération des otages pris par le Hamas le 7 octobre.

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Fatima Hussein, à Washington, et Kirsten Grieshaber, à Berlin, ont contribué a cette dépêche.

Nicole Winfield, The Associated Press

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