LE VENEZUELA FERME SON AMBASSADE EN ÉQUATEUR EN RéPONSE à UN RAID CONTRE LE MEXIQUE

CARACAS, Venezuela — Le président vénézuélien Nicolás Maduro a ordonné mardi la fermeture de l'ambassade et des consulats de son pays en Équateur, en signe de solidarité avec le Mexique pour protester contre un raid des autorités équatoriennes contre l'ambassade du Mexique à Quito.

Le Venezuela «soutient également pleinement» la demande du Mexique visant à ce que les Nations unies suspendent l'Équateur de l'organisation mondiale, a déclaré M. Maduro lors d'une réunion virtuelle des dirigeants de la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (CELAC).

D'autres participants ont exprimé leur soutien, mais le président du Venezuela a été le seul à annoncer la fermeture de son ambassade et le rappel du personnel.

«La condamnation a été unanime, totale et absolue. Personne aujourd’hui dans ce monde ne vient défendre cet acte barbare», a-t-il assuré. 

La présidente du Honduras, Xiomara Castro, qui dirige actuellement la CELAC, a ouvert la réunion en lisant une déclaration condamnant les actions de l'Équateur. Elle a ensuite présenté une vidéo des autorités équatoriennes pénétrant par effraction dans l’ambassade du Mexique, accompagnée d’une musique dramatique.

Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a suivi, réitérant sa demande que l'Équateur soit suspendu de l'Organisation des Nations unies (ONU) jusqu'à ce qu'il présente ses excuses et promette de ne plus jamais recommencer.

«Si nous ne le faisons pas, nous ne pourrons pas vivre dans un monde régi par des normes, par des lois. Nous vivrions dans le monde des gorilles.»

Il a cité Augusto Pinochet, qui a dirigé le Chili de 1973 à 1990, et a dit que même Pinochet n'avait pas attaqué l'ambassade du Mexique lorsque des dissidents chiliens y cherchaient refuge. «Même ce redoutable dictateur n'a pas osé envahir notre ambassade», a lancé M. López Obrador.

Le 5 avril, le président équatorien Daniel Noboa a demandé aux autorités d'effectuer une descente dans le poste diplomatique mexicain pour arrêter l'ancien vice-président du pays Jorge Glas, un criminel reconnu coupable qui était enfermé à l'ambassade depuis décembre. Le Mexique a accordé l'asile au fugitif quelques heures avant le raid.

Ce recours inhabituel à la force a suscité une condamnation immédiate de la part des gouvernements du monde entier puisque les locaux diplomatiques sont considérés comme un sol étranger et sont «inviolables» en vertu des traités de Vienne.

M. Noboa, qui n'a pas participé à la réunion de mardi, a affirmé la semaine dernière avoir autorisé le raid «pour protéger la sécurité nationale». Il a fait valoir que M. Glas était recherché pour ses condamnations pénales pour corruption et non pour des raisons politiques. Il a aussi accusé le Mexique de violer les traités de Vienne en accordant l'asile à une personne reconnue coupable de «crimes très graves».

Le Mexique a exprimé son indignation face au raid et a demandé que les Nations unies suspendent l'Équateur jusqu'à ce que le gouvernement présente ses excuses pour la violation et accepte des réparations.

M. Maduro a soutenu qu'il avait ordonné à tout le personnel diplomatique de rentrer au Venezuela «jusqu'à ce que le droit international soit rétabli en Équateur».

«Le Venezuela soutient pleinement la proposition du Mexique d'exclure l'Équateur de l'Organisation des Nations unies jusqu'à ce qu'il présente ses excuses à la communauté internationale et rétablisse la situation dans son statut juridique d'origine», a déclaré M. Maduro, ajoutant que M. Glas «doit être renvoyé à l'ambassade du Mexique et faire reconnaître son asile politique».

The Associated Press

2024-04-16T19:51:52Z dg43tfdfdgfd