LES PROCUREURS AU PROCèS DE TRUMP DEMANDENT AU JUGE DE LUI IMPOSER D'AUTRES SANCTIONS

NEW YORK — Les procureurs au procès criminel de Donald Trump ont demandé jeudi au juge des sanctions supplémentaires pour ses commentaires hors cour, avant le témoignage d'un avocat qui représentait deux femmes qui ont déclaré avoir eu des relations sexuelles avec l'ancien président.

Le témoignage de l'avocat Keith Davidson est considéré comme un élément clé de la thèse de l'accusation selon laquelle M. Trump et ses alliés auraient comploté pour enterrer des histoires peu flatteuses à l'approche de l'élection présidentielle de 2016. Me Davidson est l'un des nombreux acteurs clés qui devraient être appelés à la barre avant le témoin vedette de la poursuite, Michael Cohen, ancien avocat de M. Trump.

Mais avant le début des témoignages, jeudi matin, les procureurs du bureau du procureur du district de Manhattan ont demandé au juge d'imposer une amende de 1000 $ pour chacun des quatre commentaires de M. Trump qui, selon eux, violaient l'ordonnance lui interdisant d'attaquer des témoins, des jurés et d'autres personnes étroitement liées à l'affaire. 

Une telle sanction s'ajouterait à l'amende de 9000 $ que le juge Juan M. Merchan a déjà imposée mardi pour neuf violations distinctes de l'ordonnance qu'il a constatées.

Le procureur Christopher Conroy a soutenu jeudi matin que les déclarations de l'accusé étaient «corrosives pour cette procédure et pour la juste administration de la justice».

L'avocat de l'accusé, Todd Blanche, a rétorqué qu'étant donnée la candidature de M. Trump et l'attention médiatique massive qu'il reçoit, il aurait été impossible de ne pas l'interroger sur ce procès.

«Il ne peut quand même pas constamment répéter 'sans commentaire': il est candidat à la présidence», a déclaré Me Blanche.

Le juge Merchan ne s'est pas immédiatement prononcé jeudi sur la demande de nouvelles sanctions, bien qu'il ait indiqué qu'il n'était pas particulièrement préoccupé par l'une des quatre déclarations de M. Trump soulevées par les procureurs.

Mercredi, pendant une journée de pause du procès, M. Trump a maintenu sa condamnation de l'affaire, même s'il s'est abstenu de faire des commentaires qui pourraient aller à l'encontre de l'ordonnance. «Il n'y a pas de crime, a-t-il déclaré à ses partisans à Waukesha, dans le Wisconsin. J'ai un juge véreux, c'est un juge totalement en conflit d'intérêts.»

Le procès, qui en est maintenant à sa deuxième semaine de témoignages, a révélé les dessous des pratiques journalistiques des tabloïds et les protections, moyennant un certain prix, accordées au candidat Trump lors de sa campagne réussie à la présidence en 2016.

L’affaire concerne de l’argent versé pour étouffer des histoires embarrassantes, notamment celles d’une actrice porno et d’un ancien mannequin de Playboy, et des remboursements par M. Trump qui, selon les procureurs, étaient intentionnellement frauduleux et destinés à dissimuler le véritable objectif des paiements et à interférer dans l’élection présidentielle.

Michael R. Sisak, Jennifer Peltz, Eric Tucker et Jake Offenhartz, The Associated Press

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