LES ÉTATS-UNIS CROIENT QUE L'IRAN A ENVOYé DES MISSILES BALISTIQUES à LA RUSSIE
Les États-Unis ont informé leurs alliés qu'ils croient que l'Iran a transféré des missiles balistiques à courte portée à la Russie dans le cadre de sa guerre en Ukraine, selon deux personnes au fait du dossier.
Ces personnes n'ont pas donné de détails sur le nombre d'armes livrées ni sur la date des transferts, mais elles ont confirmé les conclusions des services de renseignement américains. Elles ont parlé sous le couvert de l'anonymat pour discuter d'une affaire qui n'a pas été divulguée publiquement.
La Maison-Blanche a refusé de confirmer le transfert d'armes, mais a réitéré son inquiétude quant au fait que l'Iran renforce son soutien à la Russie. Depuis des mois, les États-Unis mettent en garde l'Iran contre le transfert de missiles balistiques à la Russie.
«Tout transfert de missiles balistiques iraniens à la Russie représenterait une escalade dramatique du soutien de l'Iran à l’agression de la Russie contre l'Ukraine et conduirait à l'assassinat de nouveaux civils ukrainiens», a déclaré Sean Savett, porte-parole du Conseil de la sécurité nationale, dans un communiqué.
«Ce partenariat menace la sécurité européenne et illustre la façon dont l'influence déstabilisatrice de l'Iran s'étend au-delà du Moyen-Orient et dans le monde entier», a-t-il ajouté.
La découverte des États-Unis survient alors que le Kremlin tente de repousser l'offensive surprise de l'Ukraine, qui a permis de s'emparer d'environ 1300 kilomètres carrés de la région russe de Koursk.
Pendant ce temps, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, fait pression sur ses alliés pour qu'ils autorisent son pays à utiliser des missiles fournis par l'Occident pour frapper à l'intérieur de la Russie et atteindre des sites à partir desquels Moscou lance des attaques aériennes.
L'Iran a une nouvelle fois nié avoir fourni à la Russie des armes pour sa guerre en Ukraine.
«L'Iran considère comme inhumaine l’aide militaire aux parties engagées dans le conflit, qui entraîne une augmentation des pertes humaines, la destruction des infrastructures et un recul par rapport aux négociations de cessez-le-feu», peut-on lire dans une déclaration de la mission iranienne auprès des Nations Unies.
«Ainsi, non seulement l'Iran s'abstient de s'engager lui-même dans de telles actions, mais il appelle également les autres pays à cesser de fournir des armes aux parties impliquées dans le conflit.»
Des relations «troublantes»
Le directeur de la CIA, William Burns, qui était à Londres samedi pour une présentation conjointe avec son homologue britannique, a mis en garde contre les relations croissantes et «troublantes» entre la Russie, la Chine, l'Iran et la Corée du Nord, qui menacent à la fois l'Ukraine et les alliés occidentaux au Moyen-Orient, à son avis.
La Maison-Blanche a déclassifié et rendu publiques à plusieurs reprises des informations qui montrent que la Corée du Nord a envoyé des munitions et des missiles à la Russie pour qu'elle les utilise contre l'Ukraine, tandis que l'Iran fournit à Moscou des drones et aide le Kremlin à construire une usine de fabrication de drones.
La Chine s'est abstenue de fournir des armes aux Russes, mais elle a augmenté ses ventes d’équipements technologiques à la Russie, que Moscou utilise pour produire des missiles, des chars, des avions et d'autres armes, selon des responsables américains.
Depuis des mois, les États-Unis s'inquiètent d'un éventuel accord entre l'Iran et la Russie.
L'administration Biden a déclaré en janvier que les services de renseignement américains avaient déterminé qu'un accord entre la Russie et l'Iran n'avait pas été conclu, mais que les responsables étaient préoccupés par le fait que les négociations de la Russie pour acquérir des missiles auprès de l'Iran avançaient activement.
En septembre dernier, selon Washington, l'Iran a accueilli un haut responsable de la défense russe pour lui présenter une gamme de systèmes de missiles balistiques, ce qui a renforcé l'inquiétude américaine quant à la possibilité d'un accord.
Les États-Unis et d'autres pays ont pris des mesures visant à contrecarrer la vente ou le transfert d'articles liés à l'Iran et aux missiles balistiques, notamment en prodiguant des conseils aux entreprises privées sur les pratiques d'achat de missiles iraniens afin de s'assurer que ces entreprises ne soutiennent pas par inadvertance les efforts de l'Iran.
Le président Joe Biden doit accueillir le premier ministre britannique Keir Starmer à Washington vendredi. La secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a affirmé que «le maintien d'un soutien solide à l'Ukraine dans sa défense contre l'agression russe» serait à l'ordre du jour.
Aamer Madhani et Zeke Miller, The Associated Press
2024-09-08T02:59:45Z dg43tfdfdgfd