UNE MANIFESTATION PROPALESTINIENNE EN PLEINE COLLATION DES GRADES AU MICHIGAN

Des manifestants ont scandé des messages antiguerre et brandi des drapeaux palestiniens lors de la cérémonie d'ouverture de la collation des grades à l'Université du Michigan samedi. 

La protestation a eu lieu au début de l'événement présenté au Michigan Stadium, à Ann Arbor. Environ 75 personnes, dont beaucoup portaient le keffieh arabe traditionnel et leur mortier de fin d'études, ont défilé dans l'allée principale en direction de la scène où les diplômes ont été remis.

Ils scandaient «Régents, régents, vous ne pouvez pas vous cacher! Vous financez le génocide!», tout en brandissant des pancartes, dont l'une portait le message «Plus aucune université à Gaza».

Au-dessus de leurs têtes, des avions diffusaient des messages concurrents, où l'on pouvait lire notamment «Désinvestissez d’Israël maintenant! Libérez la Palestine!» et «Nous sommes aux côtés d’Israël. La vie des Juifs compte».

Les autorités ont déclaré que personne n’a été arrêté et que la manifestation n’a pas sérieusement interrompu l’événement qui a duré près de deux heures et auquel ont participé des dizaines de milliers de personnes, dont certaines brandissaient des drapeaux israéliens.

La police d'État a empêché les manifestants d'atteindre la scène et la porte-parole de l'université, Colleen Mastony, a affirmé que le personnel de la sécurité publique a escorté les manifestants à l'arrière du stade, où ils sont restés jusqu'à la fin de l'événement.

«Des manifestations pacifiques comme celle-ci ont lieu lors des cérémonies de collation des grades depuis des décennies à l'Université du Michigan», a-t-elle ajouté.

Le secrétaire américain à la Marine, Carlos Del Toro, a fait une pause à plusieurs reprises au cours de son discours, disant à un moment donné : «Mesdames et messieurs, si vous pouvez s'il vous plaît attirer à nouveau votre attention sur le podium».

Avant de faire prêter serment aux diplômés des forces armées, il a déclaré qu’ils «protégeraient les libertés que nous chérissons tant», y compris le «droit de manifester pacifiquement».

L'université a autorisé les manifestants à établir un campement sur le campus, mais la police a aidé à disperser un grand rassemblement lors d'un événement lié à la remise des diplômes vendredi soir. Une personne a été arrêtée.

Plus de 2400 arrestations

L'Université du Michigan faisait partie des établissements se préparant à des manifestations lors des cérémonies d'ouverture ce week-end, notamment l'Université de l'Indiana, l'Université d'État de l'Ohio et l'Université Northeastern de Boston. De nombreuses autres sont prévues dans les semaines à venir.

À l'Université de l'Indiana, les manifestants ont exhorté leurs partisans à porter leur keffieh et à quitter les lieux durant le discours de la rectrice, Pamela Whitten, samedi soir. Le campus de Bloomington, dans l'Indiana, a désigné une zone de protestation à l'extérieur du Memorial Stadium, où doit avoir lieu la cérémonie.

Des campements de manifestants appelant les universités à cesser de faire des affaires avec Israël ou avec des entreprises qui, selon eux, soutiennent la guerre à Gaza, se sont répandus sur les campus des États-Unis ces dernières semaines, dans un mouvement étudiant sans précédent au cours de ce siècle. Certains établissements ont conclu des accords avec les manifestants pour mettre fin aux protestations et réduire les risques de perturbation des examens finaux.

De nombreux campements ont été démantelés et des centaines de manifestants ont été arrêtés au cours des derniers jours. L'Associated Press (AP) a comptabilisé au moins 61 incidents au cours desquels des arrestations ont eu lieu lors de manifestations sur des campus à travers le pays. Plus de 2400 personnes ont été arrêtées sur 47 campus différents. Les chiffres sont basés sur les rapports de l'AP et les déclarations des universités et des forces de l'ordre.

Des «jeûnes de solidarité»

À Princeton, au New Jersey, 18 étudiants ont entamé une grève de la faim pour tenter de pousser l’université à se désengager des entreprises liées à Israël.

L'un d'entre eux, David Chmielewski, a indiqué samedi dans un courrier électronique que la manifestation a commencé vendredi matin et que les participants consomment uniquement de l'eau.

Il a soutenu que cette grève de la faim se poursuivra jusqu'à ce que les administrateurs de l'université rencontrent les étudiants au sujet de leurs revendications, qui incluent l'arrêt des poursuites pénales et disciplinaires contre les manifestants.

D'autres protestataires participent à des «jeûnes de solidarité» d'une durée de 24 heures, a-t-il précisé.

Des étudiants de Princeton ont installé un campement de protestation et certains ont organisé une occupation dans un bâtiment administratif cette semaine, ce qui a conduit à une quinzaine d'arrestations.

Par ailleurs, la police a dispersé une manifestation à l'Université de la Virginie, samedi, la qualifiant de «rassemblement illégal» dans un message publié sur la plateforme X.

Les autorités n'ont pas précisé combien de personnes ont été arrêtées.

Pendant ce temps, près de Boston, des étudiants de l'Université Tufts ont détruit pacifiquement leur campement de protestation sans intervention de la police, vendredi soir. Les organisateurs de la manifestation ont déclaré dans un communiqué qu'ils étaient «profondément en colère et déçus» de l'échec des négociations avec l'université.

Les manifestations font suite au conflit entre Israël et le Hamas qui a commencé le 7 octobre lorsque des militants du Hamas ont attaqué le sud d'Israël, tuant environ 1200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant en otage environ 250 autres personnes.

Promettant de détruire le Hamas, Israël a lancé une offensive à Gaza qui a tué plus de 34 500 Palestiniens, dont environ les deux tiers étaient des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du territoire dirigé par le Hamas. Les frappes israéliennes ont forcé le déplacement de la plupart des habitants de Gaza.

Philip Marcelo, The Associated Press

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