ALGER AU CœUR DE LA DYNAMIQUE ENTRE RABAT ET PARIS

Il n’y a aucun doute. L’embellie qui semble souffler sur l’axe Paris-Rabat ne fait pas des heureux à Alger. Bien au contraire. Plus la dynamique franco-marocaine se met en marche, plus le régime algérien se met en branle pour la faire avorter.

Les dernières déclarations des ministres français en visite au Maroc, Stéphane Séjourné aux affaires étrangères et Franck Riester au commerce international, pour ne citer qu’eux, ont hérissé les responsables algériens, à tel point que contre toute attente, la presse d’Alger a repris ses attaques contre la France au risque d’empoisonner l’atmosphère bienveillante qui règne entre les deux pays et qui leur avait permis d’envisager une visite du président Abdelmajid Tebboune à Paris l’autonome prochain.

En fait, tant que Paris maintenait une sorte de confusion voulue sur le Sahara, cela arrangeait les affaires du régime algérien qui pouvait continuer à nourrir cette discorde régionale et l’exploiter politiquement à des fins de mobilisation interne contre un ennemi extérieur.

Aujourd’hui alors que la France semble résolue à clarifier sa position au profit du Maroc, un vent de panique saisit le leadership algérien. Et pour cause. Alger est consciente que si la France rejoint le club des pays qui reconnaissent pleinement la souveraineté du Maroc sur son Sahara, cela va aider à clôturer définitivement cette crise régionale et provoquer une cascade de reconnaissances en Europe.

En effet, la position de la France, ancienne puissance coloniale, détentrice de la mémoire de la géographie régionale, un des pays moteurs de l’Union européenne, membre permanent du conseil de sécurité, est de nature à faire bouger de nombreuses lignes et à exercer une grande pression sur le régime algérien dans le cas où elle décide de suivre le modèle américain de la reconnaissance comme le demande le Maroc.

Dans ce cas, il est tout à fait prévisible que le régime algérien utilisera tous les moyens de pression dont il dispose pour tenter d’empêcher une telle accélération de l’histoire. Sauf qu’aujourd’hui, contrairement à hier, il ne possède plus les mêmes cartes de pression pour faire entendre ses exigences. La carte du gaz ne semble plus aussi magnétique.

La relation avec le Sahel n’est plus aussi efficace. Le chantage à l’immigration clandestine paraît de moins en moins susceptible de peser dans la balance. Même les leviers de la diaspora algérienne en France à laquelle on attribue un usage et des visées électorales, ne paraissent plus susciter le moindre intérêt, tant les relation entre ce régime algérien et sa diaspora semblent exécrables.

Face à cette nouvelle situation, il est pertinent de s’interroger sur l’arsenal de pressions dont dispose le régime algérien pour empêcher Paris de concrétiser sa reconnaissance. La grande angoisse française et européenne est de devoir gérer un régime algérien acculé, capable d’envisager tous les scénarios possibles pour se maintenir au pouvoir. Investir dans l’instabilité et le chaos serait une manière de survivre pour un régime contesté lourdement de l’intérieur et isolé sur le plan régional et international.

C’est sans doute sentant venir cette réalité que le président Abdelmajid Tebboune s’est livré à une comédie noire en recevant le chef des séparatistes du polisario, Brahim Ghali. Le régime sur-joue sa relation avec cette entité au point de provoquer les plus dures sarcasmes. Comme il met artificiellement son activisme au sein des Nations Unies pour vendre l’idée qu’il pourrait changer le cours de l’histoire.

Dans tous les cas de figure, Emmanuel Macron n’a d’autres choix que de tenir un langage de vérité et de réalisme au régime algérien s’il veut le convaincre ne pas s’opposer au grand tournant stratégique que la région est en train de vivre depuis que le Maroc a élargi le cercle des pays qui reconnaissent la marocanité du Sahara et qui rend irréversible le soutien international à l’option de l’autonomie proposée par le Royaume.

Cette nouvelle donne promet des relations entre la France et l’Algérie d’une grande tension. Elle annonce une dégradation d’une situation déjà problématique où les deux pays peinent à s’entendre sur une stratégie de réconciliation mémorielle voulue par le président Emmanuel Macron. Elle le sera d’autant plus que le pays entame une séquence politique sensible où il est question de redonner à Abdelmajid Tebboune un second mandat, pourtant loin de faire l’unanimité au sein du serial algérien.

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