EXPLOITATION ET INTIMIDATION DANS LES PLANTATIONS DE FRAISES DE HUELVA

Dans les plantations de fraises ensoleillées de la province espagnole de Huelva, un sombre nuage plane au-dessus des ouvriers agricoles, souvent venus de loin pour récolter les fruits. En effet, dans les champs de Huelva, où les fraises abondent, règnent des “seigneur“ sans scrupules, propriétaires d’entreprises prêts à tout pour maintenir leur autorité sur les ouvriers agricoles.  

Sous leur règne tyrannique, les travailleurs et travailleuses sont traités comme de simples pions, exploités sans vergogne et intimidés s’ils osent réclamer leurs droits bafoués. Dernièrement, une tension palpable s’est installée à la suite des menaces proférées par un propriétaire d’entreprise de fraises à l’encontre de ses employés, en réaction aux plaintes soulevées quant aux conditions de travail déplorables et au non-respect flagrant des contrats initiaux. 

Les lois, censées protéger les travailleurs, sont bafouées, ignorées par des propriétaires d’entreprises avides de profit à tout prix. L’ordonnance régissant la gestion collective des embauches, censée garantir des conditions de travail décentes, est foulée aux pieds, laissant les ouvriers à la merci de leurs maîtres sans scrupules. 

Dans un échange audio sur WhatsApp, désormais rendu public, le propriétaire d’une entreprise de fraises à Huelva a fait entendre sa voix, chargée de menaces et de mépris envers ses ouvriers. « Êtes-vous en train de dire qu’il y a des problèmes dans la ferme ? Êtes-vous ici ou êtes-vous au Maroc, sortez tous ! » Ces révélations ont mis en lumière l’horreur qui se cache derrière les barrières des plantations. Des enregistrements audios ont capturé les mots méprisants d’un despote envers ses employés, les menaçant de renvoi s’ils osaient élever la voix pour dénoncer les conditions inhumaines dans lesquelles ils sont contraints de travailler. 

Pourtant, ces ouvriers agricoles, souvent venus de loin, ne cherchent qu’à obtenir ce qui leur est dû : un salaire juste pour un travail honnête. Mais au lieu de cela, ils sont confrontés à un système de fraudes et d’abus, où les contrats sont violés, les heures supplémentaires non payées et les conditions de logement indignes d’être appelées humaines. 

C’est Perico Echevarría, journaliste et directeur de la revue La Mar de Onuba, qui a exposé le non-respect des ordonnances régissant la gestion collective des embauches dans les plantations de baies. L’ordonnance Gecco ISM/1417/2023, édictée le 29 décembre, garantit en effet, aux saisonniers venus d’autres pays une charge de travail hebdomadaire de 39 heures et une rémunération appropriée, incluant les heures supplémentaires. 

Cependant, la réalité sur le terrain dépeint un tableau bien différent. Echevarría dénonce, non seulement le non-respect des contrats de travail, mais également la pratique illégale consistant à facturer le logement aux travailleurs, en plus de les priver de leur juste rémunération pour les heures effectuées. Une fraude qui, selon les estimations du journaliste, se chiffre à plus de 100 millions d’euros chaque année pour les entreprises productrices de baies. 

Face à ces abus, les ouvriers agricoles ont cherché du soutien auprès d’associations et de groupes indépendants. Toutefois, au lieu de répondre aux revendications légitimes de ses employés, le propriétaire a répondu par des menaces et des intimidations, accentuant ainsi les tensions déjà vives dans le secteur agricole de la région. 

Par ailleurs, Ana Pinto, co-fondatrice des Jornaleras de Huelva en Lucha, dénonce avec véhémence ces pratiques frauduleuses, affirmant que les entreprises contournent la loi en omettant de fournir des contrats dans la langue d’origine et en sous-payant les heures supplémentaires. De plus, elle souligne que certains employeurs vont jusqu’à manipuler les salaires pour dissimuler les heures supplémentaires effectuées par les travailleurs. 

Mais au-delà des questions de rémunération et de conditions de travail, une dimension encore plus sombre émerge. Des rapports font état d’agressions sexuelles subies par certaines travailleuses de la part de leurs employeurs, illustrant ainsi un abus de pouvoir criant dans un secteur déjà marqué par l’exploitation et les inégalités. 

En outre, les travailleurs sont confrontés à des conditions sanitaires déplorables dès leur arrivée en Espagne. Leur accès aux soins de santé est entravé, ne leur étant accordé que lorsque leur état de santé se détériore, et ils sont souvent contraints de se rendre aux centres médicaux accompagnés de leur employeur. 

Pourtant, même face à cette oppression insoutenable, les travailleurs restent debout, unis dans leur quête de justice. Des associations et des groupes indépendants les soutiennent dans leur lutte, exposant au grand jour les abus perpétrés dans les plantations de Huelva. 

Il est grand temps que la lumière soit faite sur ces pratiques odieuses. Il est grand temps que les responsables de ces crimes contre l’humanité soient tenus pour responsables de leurs actions. Il est grand temps que la justice soit rendue pour ces travailleurs exploités et opprimés. Car derrière chaque fraise savoureuse se cache une histoire de souffrance et d’injustice. Il est temps que cela cesse. Il est temps de mettre fin au règne du tyran des fraises. 

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