FINANCEMENT DU TRANSPORT EN COMMUN : GUILBAULT CONVOQUE LES MAIRES POUR UNE RéUNION

Radio-Canada a appris que la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a convoqué les maires responsables des sociétés de transport du Québec à une réunion pour parler de financement du transport en commun au début de la semaine prochaine.

Selon nos informations, Québec serait prêt à payer la part conjoncturelle des déficits liés à la pandémie et à la baisse d'achalandage, mais pas la part structurelle de ces déficits.

L'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) estime à un peu plus de 280 millions de dollars son déficit conjoncturel pour 2025. Selon une source proche du dossier, il continuera de se creuser sans une vision stratégique des transports en commun.

L'ARTM estime que ses revenus tarifaires auraient été de 1 175 M$ sans les effets liés à la pandémie. Maintenant, elle projette en 2025 n'avoir que 891 M$ selon un rapport diffusé en février 2024. Selon nos informations, ce chiffre fait consensus auprès des villes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

Des sources gouvernementales laissent plutôt entendre que le déficit conjoncturel se situe à 147 millions. Une guerre de chiffre se pointe à l'horizon, ce qui n'étonne pas les sources approchées par Radio-Canada.

La tenue d'une telle rencontre a été confirmée vendredi par les hôtels de ville de Montréal, Québec, Laval et Longueuil. La réunion aura lieu lundi.

On est satisfait de voir que la ministre devance cette rencontre qu’on attend depuis longtemps et qui va être déterminante pour continuer d’assurer les services essentiels dans le quotidien de la population, a notamment mentionné le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Dans la région métropolitaine, le manque à gagner des sociétés de transport est estimé à 561 millions de dollars pour 2025.

La ministre Guilbault sous le feu des critiques

Les relations sont tendues entre les maires et le gouvernement Legault à propos des déficits des opérateurs.

La semaine dernière, Geneviève Guilbault a provoqué un tollé en affirmant que la gestion du transport collectif n'était pas une mission de l'État. Ses propos ont suscité une avalanche de critiques. Le maire de Québec, Bruno Marchand, a dit qu'il n'avait plus confiance en Mme Guilbault et qu'elle n'avait pas de vision.

Le premier ministre François Legault en a par la suite rajouté en affirmant qu'il était plus facile pour les maires de quêter au gouvernement du Québec que de faire le ménage dans leurs dépenses – des propos qu'il n'a pas reniés, vendredi, lorsque questionné sur le sujet en marge d'une annonce dans sa circonscription, L'Assomption.

Ce n'est pas nous qui signons les conventions collectives, a-t-il rappelé. Ce n'est pas normal qu'on adopte un budget en début d'année, que les personnes qui gèrent certaines sociétés de transport dépassent ce budget-là, arrivent en fin d'année avec un déficit, et que les maires disent que c'est au gouvernement de payer.

Pour trouver une solution aux déficits qui plombent les sociétés de transport, les villes envisagent plusieurs options, dont des coupes de services. Ces scénarios prévoient notamment de percevoir une taxe additionnelle sur les immatriculations, une disposition découlant du projet de loi 39 adopté en décembre.

Avec les informations de Sébastien Bovet, d'Audrey Paris, de Marie-Josée Paquette-Comeau et de La Presse canadienne

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