L’ALCOOL AU VOLANT COûTE PLUS DE 40 MILLIONS $ PAR AN : LE PLQ PRôNE LE 0,05

Chaque année, la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) verse en moyenne plus de 40 millions de dollars en indemnisations pour des accidents impliquant l'alcool au volant, selon des données obtenues par le Parti libéral du Québec (PLQ) grâce à la Loi sur l'accès à l'information. Les libéraux réclament à nouveau une baisse de la limite d'alcoolémie à 0,05.

C'est une autre démonstration des coûts faramineux que les Québécois supportent en matière d'alcool au volant, s'indigne Monsef Derraji.

À sa demande, la SAAQ a compilé les coûts d’indemnisation pour tous les accidents où l’alcool est mentionné dans un rapport rempli par un policier.

Entre 2018 et 2021, la facture a atteint 168,6 millions de dollars.

Ces montants pourraient être sous-estimés, indique la société d'État dans le document fourni à l'opposition officielle, puisque l'information n'est pas toujours disponible.

Si les études scientifiques n'ont pas aidé Geneviève Guilbault à prendre sa décision, si les rapports du coroner, si ce qui se fait dans les autres provinces [non plus], maintenant on a une autre démonstration, une autre preuve que l'alcool au volant a un impact sur l'ensemble des contribuables, explique le porte-parole du PLQ en matière de transports.

Le député de Nelligan, qui a présenté le mois dernier un projet de loi pour faire abaisser le taux d'alcoolémie permis à 0,05, déplore que le gouvernement n'ait pas encore bougé, malgré les témoignages de familles endeuillées.

C'est un argument de plus, dit-il. Les gens avant pensaient que l'alcool au volant ne les touchait pas. Maintenant, ça les touche d'une manière directe. [Ce sont] eux qui financent les indemnisations.

Une part importante des décès sur les routes

Chaque année, en moyenne, 200 personnes sont blessées gravement et 85 décès surviennent en raison de l’alcool au volant, ce qui représente 25 % des décès de la route, rapporte la SAAQ.

On veut baisser le nombre d'accidents mortels, insiste Monsef Derraji. Si on réduit le nombre d'accidents mortels, clairement les contribuables québécois ne vont pas se ramasser avec une facture de 170 millions de dollars.

L'élu libéral aura d'ailleurs l'occasion de faire valoir ses arguments mercredi, à l'occasion de l'étude des crédits budgétaires du ministère des Transports et de la Mobilité durable à l'Assemblée nationale.

En abaissant le taux d'alcool permis, est-ce que les coûts liés aux indemnisations vont vraiment baisser? Après tout, les données de la SAAQ n'indiquent pas le taux d'alcoolémie du conducteur fautif.

Bien qu'il ne soit pas en mesure de le démontrer, c'est la conclusion à laquelle arrive Monsef Derraji.

Ce qu'on a vu dans les autres provinces canadiennes, c'est que le fait d'imposer des mesures administratives entre 0,05 et 0,08, ça permet de baisser le nombre d'accidents mortels, explique-t-il.

Il donne les exemples de l'Ontario et de la Colombie-Britannique, où de telles mesures sont entrées en vigueur en 2009 et 2010, respectivement. Les deux provinces ont bel et bien observé depuis une amélioration de leur bilan routier.

Selon une étude de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), conduire une voiture avec une alcoolémie variant entre 51 et 80 mg d’alcool par 100 ml de sang augmente d’environ quatre fois le risque de collision mortelle.

Si on n'a pas d'accident mortel, on n'a pas d'indemnisation, poursuit le député du PLQ.

Le Québec reste la seule province canadienne à ne pas imposer de sanctions administratives aux automobilistes dès qu'ils atteignent la limite d'un taux d’alcoolémie de 0,05.

Aux dernières nouvelles, ce n'est toujours pas dans les plans de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, qui considère que la réglementation en vigueur au Québec est déjà parmi les plus sévères au Canada, avec des mesures comme l’imposition d'un antidémarreur éthylométrique dans les véhicules des récidivistes.

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