LA DéMOCRATIE IRAIT-ELLE MIEUX SANS LES PARTIS POLITIQUES ?

Opinion | Les campagnes électorales et les résultats issus des urnes poussent nos démocraties dans des combats acharnés et dans des négociations sans fin. Pugilat, immobilisme, idéologie, irrespect… Les maux sont profonds.

La vie de femme ou d’homme politique est un sacerdoce. On ne peut leur enlever ça. Mais ont-ils besoin d’un couvercle pour mener à bien leur mission ? Et si on supprimait les partis politiques ? Question épineuse, tant le multipartisme est dans l’ancrage de la sécurité démocratique. Le parti unique est évidemment à proscrire. Mais ces organes qu’ils soient 2, 3, 10, 50, sont-ils encore les garants de notre liberté démocratique ? Et l’assurance d’un pouvoir contrôlé et responsable ? 

Le jeu des blocs

Ces organismes politiques ne sont-ils pas devenus des entreprises d’influence sous la houlette d’un bureau omnipotent, voire des mini dictatures, dans un environnement politique à la communication ultra contrôlée ? Les femmes et les hommes politiques, de même que tous les sympathisantes et sympathisants de ces partis, peuvent-ils encore exprimer publiquement leurs opinions profondes sans risquer l’opprobre de leur président ou du bureau de parti, sous l’épée de Damoclès de l’exclusion ? Sont-ils devenus des pions pour suivre et défendre un programme défini par avance, peu importe leurs pensées intimes et la voix des citoyens ? Sont-ils indispensables pour financer une campagne électorale ?

Le débat

La richesse d’une démocratie est le débat. Par la parole et l’écoute. On la retrouve souvent au sein des réunions des membres de partis. Mais en dehors ? Où est ce débat ? La saine confrontation pour tenter de faire rejoindre les divergences vers une convergence au service des citoyens pour une société tolérante, efficace, solidaire, juste et rigoureuse. En principe, cette controverse doit être audible de tous dans les chambres du parlement. Mais aussi dans l’espace public et dans les médias et réseaux sociaux. Là où les dés sont pipés, c’est quand cette discussion n’est qu’une comédie de décisions prises en aval, dans le vase clos des partis. Certes, le parlementaire a droit à la parole à la tribune ou depuis l’hémicycle. Mais peut-il encore faire basculer « ce qui a été décidé » par ses mots, aussi justes, aussi choisis, aussi pertinents soient-ils ? Et puis, surtout, ne risque-t-il pas de perdre l’appui de ses coreligionnaires partisans en s’écartant du « programme » et de la « stratégie » ? 

La somme des individus

Et si, plutôt que sous la couleur et le fanion d’un parti, nos futurs élus se présentaient uniquement sur une liste unique, non partisane, à titre personnelle. Avec leur charisme, leur motivation, leurs rencontres citoyennes, leur travail et leurs discours, en leur âme et conscience, avec un subside équitable identique pour tous les candidats. Sans être parachutés, ils porteront alors toute la responsabilité et les risques de leur choix de sacrifier du temps et de l’énergie au service de l’État, avec un budget prédéfini et contrôlé. Plus d’immunité, d’argent et de couverture d’un parti. Nous aurions alors un ensemble d’individus sains de corps et d’esprit ayant l’assurance de la liberté d’expression d’une voix entendue de tous, dans le respect des lois et des idées contraires. Où chaque électeur pourra choisir de donner sa voix à une personne, et non plus à un représentant d’un organisme, en se basant sur ses idées, son cœur, sa morale, sa probité, son expérience et son histoire personnelle. 

État florissant

Au terme des élections, s’il fait partie des candidats retenus, l’élu votera alors avec ses collègues parlementaires, le gouvernement qui nous dirigera parmi des candidats volontaires issus de la société civile, avec les compétences techniques et professionnelles requises pour mener à bien les défis de leur portefeuille ministériel. Tout au long de ce mandat, le député ou le sénateur, veillera ainsi à assurer son exercice pour le bien du fonctionnement des institutions, de la justice, de l’économie et des relations internationales. Avec ses tripes, avec son cœur, sans la pression de la routine et des préceptes du parti qu’il ne pourrait trahir. Sans oublier de se plier à une consultation par référendum pour les questions essentielles qui agitent nos sociétés. Rêvons et méditons…

(Olivier Duquesne – Picture : © Wikipedia – Sénat de Belgique - Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license)

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