LA PROVINCE N’A PAS LE DROIT DE DéBAUCHER LES INFIRMIèRES D’AGENCES PRIVéES

Le Syndicat des infirmières immatriculées de Terre-Neuve-et-Labrador dit être consterné que la régie de la santé ait accepté une clause lui interdisant de débaucher les infirmières d'agences privées.

Cette disposition est prévue dans les contrats signés entre le gouvernement et les agences privées de placement d’infirmière qu'il paie le prix fort pour que des infirmières viennent travailler dans les établissements de la province.

La présidente du syndicat, Yvette Coffey, dit avoir été mise au fait de la situation lorsqu’un infirmier travaillant pour une agence privée s’est renseigné sur la possibilité de s’établir dans la province afin de travailler au sein du réseau de santé public.

Il n’avait pas le droit d’occuper un poste à Terre-Neuve-et-Labrador jusqu’à 12 mois après la fin de son contrat avec l’agence privée, dit Mme Coffey.

Après s’être renseigné, le syndicat a découvert que quatre ou cinq contrats avec des agences prévoient une clause interdisant à ces travailleurs d’accepter un poste dans la province pour une période de 6 à 12 mois après leur contrat avec leur employeur.

Si une infirmière prend un poste dans le réseau public, le gouvernement doit verser à l’agence une amende dont le montant peut varier entre 5000 $ et le salaire annuel complet.

Pour la présidente du syndicat, il n’existe aucune explication logique pouvant expliquer que la province se prive ainsi d’embaucher du personnel infirmier.

C’est consternant, dit Mme Coffey.

Alors que la pandémie faisait rage, Yvette Coffey dit avoir assisté à des pourparlers avec le gouvernement afin de faire venir plus d'infirmières d’agences dans la province.

On m’a dit qu’il y avait une clause dans le contrat qui empêcherait les agences de débaucher les infirmières du secteur public et nos diplômés pendant une période d’un an. Personne ne nous a avisés que cette disposition s’appliquait aussi à l’agence et que nous ne pouvions pas embaucher leurs infirmières afin de travailler dans le système public.

La mesure la fait d’autant plus sourciller que le gouvernement tente de recruter des travailleurs de la santé en Inde, en Irlande et aux Philippines tout en se privant de travailleurs déjà sur place.

Protéger ses effectifs

Selon la régie de la santé de Terre-Neuve, la signature de ces contrats en pleine pandémie a laissé peu de marge de manœuvre.

Ces clauses nous protègent parce que les agences ne peuvent embaucher les infirmières qui travaillent dans la province et les étudiants qui terminent leurs études, dit Debbie Molloy, vice-présidente de la régie.

Le ministre de la Santé Tom Osborne a dit être d’accord avec clauses interdisant que les travailleurs de la santé ne soient débauchés.

S’il n’y a pas de protections, on pourrait potentiellement perdre plus d’infirmières aux autres provinces que nous n’en gagnerions, a-t-il affirmé.

Il ajoute que son ministère fera tout ce qu’il peut pour essayer de travailler avec l'agence afin de les libérer, mais cela reste à voir.

D’après la Régie de la santé, il y avait 357 infirmières d’agences travaillant dans la province en date du 18 mars.

2024-03-28T20:43:12Z dg43tfdfdgfd