LA TAILLE DES FRUITS à L'EXPORT MENACéE PAR LA SéCHERESSE

Le Maroc fait face à une situation de sécheresse très compliquée qui impacte le niveau de production de fruits et légumes depuis trois ans. Ce manque de précipitations a engendré une diminution du niveau des barrages d’eau et la situation commence à se voir sur la taille des fruits et légumes.

En étant l’un des grands producteurs agricoles dans le monde, le Royaume a été ralenti dans son son élan à cause de la faible pluviométrie qui s’est abattue sur le pays. Le Maroc fait partie d’une des zones géographiques les plus exposées à la menace de manque d’eau ces prochaines années, indiquent des rapports spécialisés.

Malgré cette situation, le Maroc continue de réaliser des chiffres positifs en termes de productions et d’exportations de fruits et légumes. Outre le marché russe, européen, asiatique, il est devenu un important fournisseur d’agrumes de l’hémisphère Nord, notamment en mandarines qui sont envoyées de décembre à juin.

Vers les Etats-Unis seulement, les volumes de mandarines marocaines exportées sont passés de 53 à 80 millions de livres, entre les saisons de 2019 et 2023. Le Maroc est devenu ces dernières années le 3ème plus important exportateur vers le marché nord-américain, représentant 15% du quota total.

Concernant la sécheresse Vince Biasibetti, qui travaille dans les ventes exécutives aux États-Unis pour l’importateur et exportateur Salix Fruit, a affirmé que si le volume global des fruits n’est pas affecté, l’offre sera davantage concentrée sur les fruits de plus petit calibre, étant donné que la sécheresse pourrait impacter les fruits en taille puisqu’ils sont gorgés d’eau.

« C’est le cas notamment des mandarines (Nadorcott) et des oranges (Maroc Late). Nous avons récemment visité des exploitations agricoles à Marrakech et à Beni Mellal qui montraient plus ou moins l’impact de la sécheresse sur la production », explique-t-il pour le site spécialisé portalfruiticola.

La même source a indiqué que la sécheresse n’a pas affecté la production ni en cosmétique ni en qualité interne, cette année au Maroc, mais que la question reste inquiétante pour l’avenir. Entre septembre 2023 et mi-janvier, le pays a connu une diminution des précipitations de 70 % par rapport à la moyenne.

Mercredi, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a reconnu le défi posé à l’exécutif par la sécheresse qui a frappé le Maroc depuis 3 ans consécutives. Toutefois, malgré cette sécheresse intempestive et inquiétante, le Maroc a continué d’augmenter année sur année ses exportations de fruits et légumes vers ses principaux clients notamment l’Union européenne, tandis que les prix de ces produits ont augmenté sur le marché local, provoquant une grande colère chez les Marocains.

La situation reste préoccupante pour les producteurs et les exportateurs, qui doivent chercher des alternatives pour s’approvisionner en eau. Le royaume a lancé plusieurs projets pour assurer la souveraineté en eau ces prochaines années, notamment en détournant les eaux des rivières perdues et rejetées vers l’océan, ou encore en se lançant dans la construction d’usines de dessalement de l’eau dans les principales régions du pays.

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