LES CONDITIONS DE TRAVAIL LAISSENT ENCORE à DéSIRER DANS LES MINES

Des syndicats pour des entreprises minières de Sudbury déplorent que les mineurs soient de nos jours toujours exposés aux dangers, dont les particules de diesel qui sont à l’origine de certaines maladies.

Il y a certainement des améliorations, car on constate que la fréquence des décès sur le lieu de travail, il y a 30 à 40 ans, a considérablement diminué, mais des défis sont encore là, affirme le président de la section locale 598 du syndicat UNIFOR, Eric Boulay.

Il indique que c’est en 2017 que la dernière personne membre de leur syndicat est morte à cause de son travail.

Le problème qui a longtemps été décrié est la concentration de particules de diesel dans les mines.

En 2022, la section locale 6500 du syndicat des Métallos a manifesté la volonté de convaincre le gouvernement Ford et les compagnies minières de baisser le seuil acceptable d'exposition aux particules d'émanations de diesel dans les galeries.

La limite d’exposition en Ontario à ce moment-là était fixée à 400 μg/m3. Le syndicat indiquait que ce niveau était parmi les taux les plus élevés au monde.

On a entendu notre voix, mais même s’il y a eu diminution de la limite d'exposition aux particules de diesel passant de 400 μg/m3 à 160 μg/m3, on est encore loin des normes recommandées par des établissements de santé. Ceux-ci suggèrent le niveau de 20 μg/m3, explique Eric Delparte, trésorier et porte-parole francophone du syndicat de la section locale 6500 des Métallos.

Il fait savoir que les personnes travaillant dans les tunnels sont deux fois plus à risque d'avoir le cancer du poumon à cause de ces limites toujours élevées.

Ils veulent la réduire à cause du nouvel équipement électrique sous terre. Ça aurait des effets néfastes pour les travailleurs, mentionne-t-il.

Le président intérimaire de Workplace Safety North, Michel Parent, félicite tous ceux qui cherchent à améliorer les conditions de travail dans les mines.

On voit l'industrie qui s’adapte à de nouvelles technologies avec l’intérêt qu’elle a dans les véhicules électriques, on pense que tout cela va aider, croit-il.

Eric Boulay est d’accord avec lui, mais estime qu’on apporte malheureusement une nouvelle technologie et en créant un autre problème.

Avec l’arrivée des véhicules électriques, il y aura moins d’émissions de particules de diesel dans l'air pour les mineurs sous terre, mais ils présentent un risque d’incendie, explique M. Boulay.

Une décision politique s’avère nécessaire

France Gélinas, députée de Nickel Belt et porte-parole de la santé pour le NPD, estime qu’une décision politique doit être prise pour s'assurer que l'air que les gens respirent sous terre, pour les mineurs surtout, ne contient pas une concentration de particules de diesel qui est néfaste à la santé.

Pour elle, il revient au gouvernement de légiférer sur les limites recommandées d’exposition et des concentrations de particules diesel dans les mines.

En avril 2023, le gouvernement de l'Ontario a mis en place de nouvelles règles qui visent à améliorer la sécurité des travailleurs miniers dans la province.

Ces mesures incluent une amélioration de la ventilation dans les mines souterraines pour réduire l'exposition aux émissions de moteur diesel nocives, ainsi que l'utilisation de robots pour détecter les substances toxiques.

Au moment où nous écrivons ces lignes, le ministère chargé du travail n’a pas encore répondu à notre demande pour s'exprimer sur la question.

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