LES EXPORTATEURS MAROCAINS REPRENNENT DU SERVICE EN MAURITANIE

Les exportateurs marocains reprennent le cap vers la Mauritanie après un gel fiscal levé ce mercredi 1er mai, marquant un tournant pour le commerce transfrontalier entre les deux nations. À la suite d’une révision favorable des droits de douane, les produits maraîchers marocains recommencent à trouver leur chemin vers leur voisin du sud, reprenant ainsi un flux commercial qui était monnaie courante avant le 1er janvier de cette année.

Après plusieurs semaines de négociations intenses donc, les exportateurs marocains peuvent enfin respirer. Les autorités mauritaniennes ont révisé à la baisse les tarifs douaniers qui avaient gravement impacté le commerce entre le Maroc et la Mauritanie. Ce mercredi, des dizaines de camions chargés de produits marocains ont franchi la frontière à El Guerguerat, principal point de passage terrestre pour le commerce vers l’Afrique de l’Ouest.

Les exportateurs marocains ont été particulièrement touchés par cette augmentation des droits de douane, instaurée en janvier dernier, qui a réduit de moitié le volume des exportations vers les marchés africains. La situation financière de nombreux exportateurs s’est dégradée, entraînant des endettements et poussant certains à cesser leur activité ou même à émigrer.

Cette décision fait suite à des réunions bilatérales entre les responsables marocains et mauritaniens, qui ont duré plus de cinq semaines. Les nouveaux tarifs douaniers étaient une source de mécontentement pour de nombreux clients africains, qui avaient exprimé leurs frustrations auprès des autorités mauritaniennes. Celles-ci ont réagi positivement en décidant de revoir leur décision de doubler les tarifs initiaux.

Selon des sources professionnelles, les autorités mauritaniennes ont effectivement commencé à démanteler l’augmentation des droits de douane qui avait été imposée aux légumes en provenance du Maroc. Toutefois, il subsiste une restriction : les exportations d’oignons et de pommes de terre restent interdites au-delà des frontières marocaines.

Dès le matin du 1er mai, les camions marocains se sont dirigés vers le poste-frontière d’El Guerguerat, prêts à pénétrer sur le marché mauritanien et d’autres marchés de l’Afrique de l’Ouest. En janvier dernier, les autorités mauritaniennes avaient astreint une surtaxe de 171% sur les légumes marocains, une mesure qui n’avait pas été officiellement annoncée.

Cependant, lors de sa dernière visite au Maroc, le ministre des Affaires étrangères mauritanien, Mohamed Salem Ould Merzoug, avait souligné l’engagement de Nouakchott à renforcer ses liens avec Rabat pour résoudre les problèmes en suspens, y compris les droits de douane sur les légumes. Pour sa part, El Hachemi Charki, secrétaire régional de l’Union générale des professionnels du transport, a exprimé le soulagement des chauffeurs et exportateurs après la suppression par la Mauritanie de ces droits supplémentaires exorbitants.

Les exportateurs marocains sont maintenant en train de préparer leurs marchandises pour les introduire sur le marché mauritanien, bien que l’exportation de pommes de terre et d’oignons demeure interdite. Les camions marocains s’apprêtent donc à reprendre normalement leur activité vers la Mauritanie, après des mois d’incertitude due au barrage fiscal important.

Les exportateurs envisagent de rééquilibrer leurs envois entre l’Europe et l’Afrique, anticipant un afflux au poste-frontière d’El Guerguerat à la suite de la levée des droits supplémentaires. Un récent sommet des douanes mauritaniennes a confirmé que la surtaxe imposée sur les légumes marocains a été officiellement levée.

Les autorités marocaines ont promis de résoudre la question de l’embargo sur les pommes de terre et les oignons destinés à l’Afrique dès la semaine prochaine, offrant ainsi un nouvel espoir pour les exportateurs qui abordent cette reprise avec prudence et des précautions préventives contre d’éventuels changements. Les fruits et légumes représentent environ 20 % du volume total des exportations.

Cette décision de revoir les tarifs douaniers est perçue comme une avancée significative, mais les exportateurs marocains restent prudents, anticipant d’éventuels changements futurs. L’échange commercial entre le Maroc et la Mauritanie a connu une dynamique sans précédent en 2022, avec des échanges commerciaux atteignant près de 300 millions de dollars, soit une augmentation de 58 % par rapport à 2020, consolidant ainsi la position du Maroc comme le principal fournisseur de la Mauritanie en Afrique.

L’office des changes a également noté une baisse de 1,2 % des exportations du secteur agricole et de l’industrie alimentaire en janvier, peu après l’entrée en vigueur de cette mesure, avec une contraction particulière dans l’industrie alimentaire (-3,4 %) et l’agriculture (-0,6 %).

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