LES JEUNES NEET, UNE CATéGORIE EN QUêTE D'INCLUSION SOCIO-éCONOMIQUE

Les jeunes NEET (ni à l’emploi, ni en éducation, ni en formation) forment une cohorte vulnérable entravant le progrès national. Leur condition met en lumière l’impératif de politiques d’intégration socio-économique. Des initiatives ciblées sont indispensables pour leur offrir des horizons prometteurs et prévenir leur marginalisation. Voici ce que recommande le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE).

Le CESE a présenté, ce mercredi 8 mai 2024, son avis baptisé « Les jeunes NEET: Quelles perspectives d’inclusion socio-économique », élaboré dans le cadre d’une auto-saisine, qui met en lumière une catégorie particulière de jeunes âgés de 15 à 24 ans vivant dans une situation de grande vulnérabilité, les NEET.

Selon Ahmed Réda Chami, président du CESE, le nombre de jeunes NEET s’élève à au moins 1,5 million. « Le problème réside dans le manque de confiance de ces jeunes en l’avenir. Il est essentiel de les aider à envisager un avenir dans ce pays, car sinon, cette catégorie risque de se radicaliser ou de quitter le territoire« , a-t-il déclaré à Hespress FR.

De plus, le Maroc est confronté à deux autres défis majeurs concernant sa jeunesse. D’une part, il ne tire pas pleinement parti de cette formidable ressource, a souligné Chami, avant d’expliquer que « le pays compte 6 millions de jeunes, constituant ce que l’on appelle une aubaine démographique qui se refermera en 2040. Il est donc impératif d’agir dès aujourd’hui« .

D’autre part, plusieurs raisons expliquent pourquoi ces jeunes se retrouvent dans la situation de NEET. L’abandon scolaire en est une, en plus des difficultés rencontrées pour avoir accès au marché du travail a-t-il déploré. 

De son côté, Moncef Kettani, membre du CESE et rapporteur du thème sur les NEET, a fait savoir que cette auto-saisine sur laquelle s’est penchée le Conseil revêt une importance capitale, d’autant plus qu’elle fait suite à d’autres auto-saisines portant sur l’emploi des jeunes, l’économie sociale et solidaire, ainsi que l’insertion économique des jeunes dans le développement global du pays.

« Le Maroc connaît un développement important. Cependant, ceux qui sont aujourd’hui à près de 1.500.000 individus âgés de 18 à 24 ans étant actuellement NEET, posent problème à notre économie, notre société. Les méfaits de cette situation de NEET posent un certain nombre de difficultés par rapport aux différents opérateurs et institutions« , a-t-il précisé à Hespress FR.

En outre, le Conseil a observé de manière concise que certaines politiques publiques visent les jeunes, mais qu’elles ne sont ni intégrées ni facilement accessibles à tous. Ces difficultés s’accumulent car ces jeunes traversent une période tumultueuse de leur vie. Souvent en rupture de scolarité ou d’emploi, ils rencontrent des obstacles pour se relever, manquant ainsi de soutien adéquat, a-t-il relevé.

En se fondant sur ce diagnostic, le CESE propose dans son avis l’adoption d’une approche intégrée articulée autour de cinq axes. Le premier axe vise à renforcer les capacités de détection et de suivi des jeunes NEET. Pour ce faire, le Conseil recommande notamment la création d’un système d’information élargi pour repérer les NEET et le suivi de leurs parcours, regroupant les données croisées de différentes sources.

Le deuxième axe porte sur l’instauration de mesures préventives visant à éviter l’ajout de nouvelles cohortes de jeunes à la catégorie des NEET. Il est essentiel, à cette fin, d’assurer pleinement l’obligation de scolarisation jusqu’à l’âge de 16 ans, en mettant en œuvre les mesures de rétention et de réinsertion requises, tout en impliquant activement les parents et les parties prenantes.

Il est également primordial, selon le CESE, de généraliser les écoles communautaires en milieu rural, tout en veillant à renforcer leurs infrastructures et en élargissant la couverture des services de transport scolaire. De plus, il convient de renforcer l’offre de formation professionnelle publique en milieu rural, en adaptant les spécialisations aux besoins spécifiques de chaque région et de chaque territoire.

Quant au troisième axe, il prévoit la mise en place d’un écosystème élargi pour accueillir et orienter les jeunes NEET vers des options personnalisées répondant à leurs besoins spécifiques. Il conviendrait dans l’espèce de développer un réseau dense de points d’accueil, d’écoute et d’orientations des NEET.

« Ce réseau, qui devrait s’étendre à l’ensemble des collectivités locales, serait régi par une charte unifiée qui préciserait les rôles, les activités et la répartition des responsabilités entre les différents acteurs impliqués« , a clarifié le CESE.

S’agissant du quatrième axe, ce volet vise à rehausser la qualité et l’efficacité des services et des programmes d’insertion des jeunes NEET. Cela englobe principalement l’amélioration des services publics visant à les insérer sur le marché du travail, ainsi que la garantie d’un accompagnement individualisé pour renforcer leur employabilité. Des mécanismes de contractualisation adaptés avec le secteur privé ou le secteur associatif sont envisagés. L’objectif est de faciliter leur réintégration dans le système éducatif ou de formation, de les aider à trouver des stages ou des emplois, et de les soutenir avant et après la création d’entreprise.

Enfin, le cinquième axe vise à instaurer un cadre de gouvernance caractérisé par une cohérence et une complémentarité optimales entre les divers programmes, ainsi qu’une coordination continue et efficace entre les différentes parties prenantes impliquées.

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