NAISSANCE DE DEUX FAUCONS à L’UNIVERSITé DE MONTRéAL

Deux fauconneaux sont nés dimanche au sommet de la tour du pavillon Roger-Gaudry, à l’Université de Montréal. Les internautes peuvent d’ailleurs suivre en direct cette nichée de faucons pèlerins grâce à une caméra qui transmet les images des oisillons, de leur mère et des deux autres oeufs qui n’ont pas encore éclos.

La femelle faucon pèlerin, nommée Ève, a pondu ses quatre oeufs entre le 16 avril et le 23 avril, et les deux premiers fauconneaux sont nés dimanche. Les oisillons, qui sont à peine couverts par un duvet, demeurent pour le moment blottis sous le ventre de leur mère. Deux autres pourraient suivre dans les prochaines heures ou les prochains jours.

Au fil des ans, une trentaine de fauconneaux sont nés au sommet de la tour, qui a jusqu’ici accueilli deux femelles reproductrices depuis l’installation du nichoir (une simple boîte de bois avec du gravier) en 2009.

Quant aux jeunes nés sur le terrain de l’Université de Montréal, on ne peut pas toujours savoir ce qu’ils sont devenus par la suite, même s’ils sont tous munis d’une bague pour leur identification. Certains ont niché dans le secteur de l’échangeur Turcot, et un des jeunes faucons a été retrouvé blessé dans l’État de New York, puis relâché par la suite.

Des faucons pèlerins nichent par ailleurs sur la structure de plusieurs ponts de la région de Montréal. C’est le cas notamment des ponts Jacques-Cartier et Honoré-Mercier. Sur ce pont, des fauconneaux sont nés plus tôt ce mois-ci.

Renaissance des faucons

Le fait de pouvoir observer des faucons pèlerins à l’Université de Mont­réal, ou encore dans d’autres sites urbains, notamment à Québec, aurait été impensable il y a à peine quelques années. Dans le passé, le faucon pèlerin a en effet été décimé, principalement en raison de l’utilisation massive de DDT, un pesticide très toxique qui a provoqué des problèmes chroniques de reproduction chez ces oiseaux.

Même si le DDT a été interdit au Canada dès 1972, la situation du faucon pèlerin est demeurée critique pendant plusieurs années, notamment en raison de la persistance du pesticide dans l’environnement.

Les premiers inventaires réalisés au Québec, dans la vallée du Saint-Laurent, indiquaient par exemple que l’espèce était pour ainsi dire rayée de la carte, avant qu’elle ne commence à gagner quelques rares couples nicheurs dans les années 1990. Les effectifs de ces rapaces ont fini par augmenter, notamment en raison de leur capacité d’adaptation en milieu urbain.

L’espèce n’est désormais plus en péril, mais elle est toujours aux prises avec certaines menaces, dont les collisions avec les lignes à haute tension, les voitures ou les vitres d’édifices, le dérangement par l’escalade (le faucon niche souvent à flanc de falaise) ou les randonneurs, ainsi que les éoliennes.

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