PHOSPHATES ET FERTILISANTS: LA STRATéGIE DE L'ALGéRIE POUR CONCURRENCER LE MAROC ET BLOQUER LE SAHARA

L’Algérie s’est lancée dans la concurrence directe du Maroc sur le terrain des fertilisants à base de phosphate. Dans sa stratégie de « copié-collé » de tout ce que fait le Royaume, l’Algérie tente à présent de faire de l’ombre au Maroc dans ses marchés africains et sa stratégie sud-sud que le pays mène depuis le début du règne du Roi Mohammed VI.

Mais l’idée de rivaliser avec le Maroc n’est pas uniquement économique pour Alger. En réalité, son ambition de venir concurrencer Rabat sur un terrain déjà acquis découle d’une approche diplomatique.

L’Algérie en effet garde dans le viseur de toutes ses actions une idée claire, celle de déranger le Maroc dans sa consolidation des relations avec les pays africains et son rapprochement avec certains pays qui reconnaissaient la pseudo république fantoche du polisario (rasd), et parmi ces pays figure le Kenya qui a affiché sa volonté de rupture avec la milice séparatiste.

Le Kenya, qui accueille la réunion ministérielle préparatoire au sommet africain sur les engrais et la santé des sols, est donc naturellement un terrain de jeu pour l’Algérie pour tenter de s’en rapprocher et éviter un revirement de position qui lui ferait perdre encore plus sa lutte diplomatique contre le Maroc sur le dossier du Sahara.

Depuis Nairobi, le ministre algérien de l’Agriculture, Youcef Cherfa, a lu un message au nom du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, en affirmant que son pays était prêt « à partager ses expériences en matière de renforcement des capacités humaines, dans la gestion durable et intégrée, des ressources naturelles (eau et sol), et l’investissement, dans la production et la distribution d’engrais ».

« L’Algérie joue un rôle de premier plan, dans le domaine des engrais. En plus de sa capacité à répondre aux besoins du marché intérieur, l’Algérie occupe une position importante, en tant que fournisseur, sur le marché international, en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique du Sud », a-t-il ajouté, alors même que l’Algérie vient tout juste de se lancer dans l’exploitation de phosphate.

L’Algérie commence seulement à ambitionner de doubler sa production d’engrais d’ici à 2033, selon les propos d’Abdelmadjid Tebboune. Le pays vient de lancer l’exploitation d’un gisement de phosphate à Tébessa en 2020 avec la collaboration des Chinois et devrait permettre au pays d’exporter 6 millions de tonnes d’engrais phosphatés par an.

Ce discours à l’accent séducteur, vis-à-vis des marchés africains, s’adresse en particulier au Kenya. En janvier, l’Algérie a rapidement envoyé un don de 16 000 tonnes d’engrais à base d’urée 46, au Kenya en expliquant dans un communiqué de la présidence que « cette action entre dans le cadre de la politique d’aide au développement de pays africains initiée par l’Algérie ».

Pourtant, le don algérien était promis une année en arrière, précisément en février 2023. L’Algérie s’est empressée d’envoyer ce don après avoir vu un mouvement sur le champ politique kenyan s’opérer, lorsqu’en décembre de la même année, des sénateurs kenyans ont appelé à une normalisation des relations avec le Maroc en ouvrant une ambassade à Rabat.

L’Algérie tente ainsi que renforcer ses relations avec le Kenya, en particulier avec le nouveau président William Ruto, afin qu’il soutienne le polisario et continue de reconnaître la pseudo république sahraouie, au moment où les relations entre Rabat et Nairobi semblent se rapprocher.

De son côté, le Maroc a gardé sa même position, en phase avec les orientations royale, qui mène activement et en permanence des initiatives pour le développement mutuel et la prospérité de l’Afrique.

Le Royaume est représenté par une délégation conduite par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, ainsi que des responsables de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP).

Sadiki a rappelé « l’engagement du Maroc à partager ses expériences et son expertise internationale en matière d’engrais et de santé des sols avec les pays africains frères, afin d’améliorer la productivité et la durabilité des sols et assurer ainsi la sécurité alimentaire du continent », et rappelé que le pays continue sa coopération sud-sud en partageant ses expériences, son expertise et ses meilleures pratiques.

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