POLéMIQUE SUR LA FRESQUE ZOLI KéR : LA VERSION DE MéO

“Zoli Kér”, la fresque géante du graffeur réunionnais qui orne une façade du lycée de Vincendo à Saint-Joseph, fait l’objet d’une polémique depuis plusieurs jours. L’artiste s’explique.

Le “Zoli kér” de Méo fait l’objet d’un contrôle auprès du “comité des Experts Nationaux des valeurs de la République”. C’est une partie de l’œuvre du graffeur sur une façade du lycée de Vincendo qui interroge : sur l’un des trois livres posés à côté du jeune garçon, le titre “Histoire de France” est rayé au crayon blanc, remplacé par “Zistwar la Rényon”. Certains y voient “une atteinte aux valeurs de la République”.

L’artiste, lui, explique qu’il s’agit simplement d’un moyen de crier l’envie d’apprendre l’histoire et les valeurs réunionnaises, mais “en aucun cas mon message, c’est de dire aux élèves de renier l’histoire de France”, se défend-il.

   

“Celui qui oublie ses racines n’atteint pas sa destination”

 

Au départ, la commande est faite pour une fresque décorative à but pédagogique, ayant pour intitulé “Celui qui oublie ses racines n’atteint pas sa destination”. Lors d’une première réunion où une pré-maquette est présentée au chef d’établissement, “le proviseur était ok sur la fresque”, assure Méo qui ajoute que celle-ci a évolué puisqu’il s’agissait d’une fresque ouverte à participation. Plusieurs éléments tels que l’herbier, la branche de joli cœur ou de Géranium Rosat ont été ajoutés suite à des échanges avec les élèves et leurs professeurs, pour autant, “l’histoire et le fond restent les mêmes”, souligne son auteur.

Suite à un signalement de la part de certains professeurs, l’établissement a saisi le comité des Experts Nationaux des valeurs de la République. Mis en demeure par rapport au projet achevé depuis un mois, le graffeur est appelé à rectifier son œuvre. “Le chantage, c’est que si mi modifie pas la fresque, moin lé pa payé” , déplore-t-il.

Méo propose aujourd’hui une plaque explicative bilingue à côté de son oeuvre, une proposition qui a essuyé un refus de la part du lycée selon l’artiste qui appelle aujourd’hui à l’apaisement et se dit toujours ouvert à la discussion.

Outre la polémique, le graffeur a reçu une vague de soutiens de toutes parts, dont il se dit très ému et reconnaissant. Parmi les messages d’encouragements, une proposition d’Ericka Bareigts qui a déclaré : “Zoliker, si ton zistwar lé bani par la ba, ou gyin ni terla”. L’artiste se dit ouvert à toutes propositions.

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