QUAND STAFFAN DE MISTURA DEVIENT LE DON QUICHOTTE DE L'ONU

Dans l’arène complexe de la politique internationale, Staffan de Mistura joue à l’équilibriste, sans jamais trouver son équilibre. Après avoir tenté d’élargir le cercle des consultations à des pays spectateurs plus qu’acteurs, et face à un échec cuisant symbolisé par l’immobilisme de l’Algérie au Conseil de sécurité, des murmures se font entendre.  

Depuis sa récente mise à jour au Conseil de Sécurité, Staffan de Mistura se trouve dans une position délicate. Chargé de faire avancer la résolution du conflit du Sahara, il a tenté sans succès d’élargir les consultations à des pays non directement impliqués dans le processus politique. Cette approche a échoué, laissant présager une possible démission de sa part.  

Les échecs répétés à imposer l’agenda des Nations Unies, notamment face à l’Algérie qui rejette les propositions alignées sur l’initiative marocaine d’autonomie, le placent sur la sellette. De plus, les conditions alarmantes dans les camps de Tindouf, avec des violations graves des droits de l’homme, ajoutent une pression supplémentaire. Le Maroc, de son côté, a tenté de coopérer avec lui pour faciliter sa mission, mais la dynamique actuelle indique un avenir incertain pour l’envoyé personnel. 

Dans le collimateur donc, d’aucuns le disent prêt à abandonner sa quête, une mission devenue sisyphéenne, essayant de déplacer les montagnes de résolutions du Conseil de sécurité, dont la dernière, la numéro 2703, semble aussi figée que le désert du Sahara lui-même. 

Son mandat, marqué par l’impuissance et l’incapacité de relancer un processus politique conforme aux directives des Nations Unies, devient un spectacle d’ironie. Les efforts de Mistura, semblables à ceux d’un magicien dont le chapeau ne renfermerait plus de lapin, montrent une scène dans laquelle même les meilleures intentions sont avalées par le sable du temps politique. 

L’échec n’est pas seulement personnel, mais également un miroir des divisions internationales sur le dossier sahraoui. L’Algérie, accrochée à un passé révolu comme à une bouée en pleine tempête, s’oppose à toute tentative de fermeture du dossier qui pourrait légitimer l’initiative marocaine. Celle-ci, soutenue par une majorité croissante sur la scène internationale, peine cependant à se concrétiser dans les faits, entraînée dans le bourbier des intérêts géopolitiques et des vieilles rancunes. 

Dans ce contexte, les camps de Tindouf deviennent un symbole des conséquences humaines de ces impasses politiques, où les violations des droits humains crient au scandale sans trouver de réponse. Enfants recrutés, femmes violées, jeunes tués pour avoir rêvé d’une vie au-delà de l’enfer des camps, toutes ces tragédies se jouent sous le regard impuissant, voire consentant, de l’envoyé spécial. 

De Mistura, s’il devait rédiger son propre épilogue, devrait alors choisir entre continuer son combat solitaire, vent contre lui, ou admettre que les moulins à vent ont peut-être gagné cette fois. Peut-être le temps est-il venu pour lui de reconnaître que son rôle, loin de rapprocher les fronts, s’est transformé en une quête tragique, où la diplomatie semble aussi aride que le désert qu’elle prétend sauver. 

Dans le grand théâtre mondial de l’ONU, Staffan de Mistura semble vouloir jouer les magiciens, tentant d’élargir le cercle des consultations à des pays peu concernés par le drame politique qui se joue. Or, son tour de magie n’a pas fonctionné, et l’Algérie, en spectatrice obstinée d’un autre temps, n’a pas réussi à replonger le Conseil dans les souvenirs nostalgiques d’avant 2007. Depuis, murmure-t-on dans les couloirs de l’ONU, de Mistura songerait à jeter l’éponge, impuissant face à la complexité d’un dossier qui résiste aux résolutions aussi sûrement que le sable du Sahara échappe entre les doigts. 

L’homme, dont la mission semble être devenue un casse-tête chinois, est accusé de ne pas pouvoir avancer le processus politique, malgré les appels des premières et deuxièmes consultations de Genève. Cette impuissance n’est pas seulement un aveu d’échec personnel, mais le reflet d’une impasse dans laquelle même les bonnes intentions semblent se muer en sable mouvant. 

D’un côté, nous avons un de Mistura qui, entre espoirs déçus et ambitions fracassées, pourrait bien avoir besoin de plus qu’un soutien marocain pour sauver sa peau. De l’autre, l’Algérie et le polisario, tels des spectres du passé, semblent prendre un malin plaisir à entraver tout progrès, s’accrochant à un statu quo aussi dépassé qu’un vieux poste de télévision. 

Alors, que de Mistura démissionne ou non, une chose est claire : sa mission ressemble de plus en plus à une quête impossible, où chaque tentative de progrès se heurte à des murs aussi épais que ceux d’une forteresse. Et pendant ce temps, à Tindouf, la vie des gens continue d’être ballotée comme une petite barque dans la grande mer des politiques internationales, où les grandes puissances jouent aux échecs avec des pions humains.

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