QUéBEC à LA RESCOUSSE DES MAISONS GILLES-CARLE

Le gouvernement Legault accorde un financement supplémentaire de 1,6 million de dollars annuellement aux maisons Gilles-Carle, a appris Radio-Canada. Certaines d'entre elles ont mis fin à leurs activités ces dernières années, alors que les autres étaient menacées de fermeture.

Tout était bancal, tout menaçait de fermer, mais maintenant, c'est la belle nouvelle, se réjouit Chloé Sainte-Marie. C'est la fête!

Les points de service de la Fondation Maison Gilles-Carle, qu'elle a contribué à mettre sur pied en mémoire de son défunt conjoint, offrent un service d'hébergement aux personnes en perte d'autonomie et, surtout, du répit à leurs proches aidants.

Depuis 2022, certaines maisons ont dû mettre la clé sous la porte puisqu'elles éprouvaient des problèmes de financement, notamment celles de Boucherville, de Montréal et de Saint-René, dans la région de Chaudière-Appalaches.

Sainte-Anne-des-Monts fermait, c'est sûr, Cowansville… Toutes les maisons auraient fermé cette année, déplore Chloé Sainte-Marie.

Elle soutient que les besoins ont été sous-évalués au moment du lancement du réseau. Il fallait une consolidation, insiste-t-elle.

Après avoir témoigné de son indignation à l'émission Tout le monde en parle en mars dernier, elle apprend avec soulagement que son cri du cœur a été entendu.

Québec annoncera jeudi le rehaussement de l'aide accordée aux maisons Gilles-Carle, qui atteignait jusqu'ici 6,8 millions de dollars annuellement, en ajoutant à ce montant 1,6 million par année.

Actuellement, on les finance à environ 50 000 $ par lit, explique la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger. Là, ce qu'on va faire, on va ajouter 30 000 $, donc on arrive à 80 000 $ par lit.

Les fonds serviront notamment à embaucher du personnel et à améliorer les conditions de travail des employés qui œuvrent auprès des malades et de leurs proches.

C'est un investissement majeur qui va permettre aux maisons Gilles-Carle de se consolider, et après ça, on va pouvoir regarder vers l'avenir pour voir comment on continue le développement, indique la ministre.

À mi-chemin de l'objectif

Au lendemain de son arrivée au pouvoir, en octobre 2018, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) avait fait part de son intention de soutenir la construction de 20 maisons Gilles-Carle d’ici 10 ans.

Le réseau compte aujourd'hui neuf établissements, ce qui correspond à la moitié de cet objectif.

Il faut revenir là où on était, plaide Sonia Bélanger, ce qui signifierait la réouverture des maisons Gilles-Carle qui ont fermé leurs portes pour qu'il y en ait 10, 11 ou 12 en activité au Québec.

On a des idées de développement, poursuit-elle, mais mon objectif est vraiment d'augmenter le nombre de maisons Gilles-Carle, qui ont une mission vraiment extraordinaire.

Les proches aidants, ce sont des gens qui vont se donner 24 heures sur 24, sept jours sur sept, qui n'ont pas beaucoup de répit, qui vivent de belles périodes mais aussi des périodes d'insécurité, d'anxiété, et ils ont besoin de prendre du temps pour eux-mêmes, fait valoir la ministre.

Elle souligne que d'autres organismes offrent du répit, dont les sociétés Alzheimer et Baluchon Alzheimer, mais les maisons Gilles-Carle ont la particularité d'accueillir toutes les personnes, sans égard au type de maladie.

C'est essentiel qu'il y en ait d'autres, mais il fallait d'abord consolider celles-là, ajoute Chloé Sainte-Marie.

On prend la personne malade, on l'emmène dans nos maisons de répit, puis on laisse l'aidante se reposer à la maison, résume-t-elle. Ça peut être deux jours, une journée, un mois, deux mois.

Selon les dernières données de l'Institut de la statistique du Québec, environ 1,5 million de personnes sont proches aidantes dans la province.

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