SURPOPULATION CARCéRALE: LE DéTENU EST CONTRAINT à UN ESPACE EXIGU DE SEULEMENT 1,74M2

Chaque individu incarcéré se voit attribuer un espace confiné, limité à une superficie ne dépassant guère 1,74 mètre carré en raison de la surpopulation carcérale, dévoile le rapport d’activités de la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR) au titre de 2023.

Au cours de l’année 2023, les établissements pénitentiaires marocains ont été le théâtre de six tentatives d’évasion, dans un contexte où la population carcérale atteignait un niveau critique de 102.653 détenus. Ces incidents ont mis en lumière les défis rencontrés par le système pénitentiaire, avec trois tentatives sous la surveillance directe du personnel, deux autres dans des environnements hospitaliers psychiatriques, et une dernière observée sous la surveillance des forces de l’ordre. Parallèlement, cinq de ces tentatives ont été officiellement signalées au parquet.

Par ailleurs, le rapport souligne que le nombre de tentatives d’évasion enregistrées pour les années 2022 et 2021 était restreint, se limitant à seulement deux cas chacune. En contraste, l’année 2020 a connu une augmentation significative, avec huit cas recensés, tous sous la surveillance des forces de l’ordre, tandis que pour l’année 2019, sept cas ont été répertoriés, dont seulement deux étaient sous la supervision directe du personnel pénitentiaire.

En ce qui concerne les infractions commises par les détenus et portées à la connaissance du parquet, une légère diminution a été observée en 2023, passant de 15% en 2022 à 14% l’année précédente. Sur le plan des agressions, l’année 2023 a enregistré un recul du nombre d’incidents entre détenus par rapport à l’année précédente, passant de 6.940 en 2022 à 6.738 en 2023. Les agressions contre le personnel ont également maintenu leur tendance à la baisse, avec 89 cas répertoriés en 2023, contre 118 en 2022 et 133 en 2021.

Quant aux saisies de substances illicites, la diminution n’a affecté que les saisies d’argent, avec 137 cas enregistrés en 2023 contre 187 en 2022. En revanche, les saisies de drogue et de téléphones portables ont augmenté pour atteindre respectivement 936 et 839 cas en 2023, contre 753 et 39 cas en 2022, la plupart de ces confiscations ayant été réalisées lors de visites ou en possession de nouveaux arrivants en détention.

Sur un autre registre, la DGAPR a souligné les effets du nombre record de détenus sur la capacité d’accueil, en particulier en ce qui concerne la surpopulation carcérale, évaluée à 159%. Chaque détenu se voit attribuer une superficie de seulement 1,74 mètre carré, alors que la capacité totale des lits est de 64.649. Cela contraste avec le nombre de détenus qui s’élevait à 102.653 à la fin de l’année 2023.

Le rapport révèle que la Délégation a été destinataire d’un total de 5.153 plaintes. Parmi celles-ci, 43 plaintes, ne relevant pas de sa compétence, ont été transmises aux autorités compétentes pour traitement, tandis que le nombre de plaintes relevant de sa compétence s’est élevé à 1.879, toutes ayant été traitées dans les délais impartis.

En outre, l’administration a mis en avant son engagement à non seulement traiter les plaintes et les recours par le biais d’enquêtes approfondies pour en vérifier la véracité et prendre les mesures nécessaires, mais aussi à mener des enquêtes sur le terrain pour examiner les allégations contre certains détenus et employés, ou sur les conditions de détention, ou encore à la demande de certaines directions centrales.

Ainsi, le nombre total d’enquêtes sur le terrain menées en 2023 s’est élevé à 42, et des mesures ont été prises en conséquence des résultats de ces enquêtes, comprenant notamment le transfert de 7 dossiers relatifs à des violations commises par certains employés au parquet compétent.

Sur le plan santé, la Délégation a relevé que pour chaque tranche de 1.128 détenus, un médecin était disponible, tandis qu’un dentiste était affecté à chaque groupe de 1.316 détenus. L’accent a été également mis sur le renforcement du soutien psychologique et social aux détenus, en particulier à ceux touchés par le séisme d’Al Haouz. Pas moins de 869 détenus ont bénéficié de services de soutien psychologique individuel, tandis que 6.411 autres ont participé à des thérapies de groupe, représentant ainsi plus de 83% des détenus visés par ces mesures.

S’agissant de la lutte contre la toxicomanie, la DGAPR a observé avec attention que 256 détenus, dont 6 femmes, ont maintenu leur accès à la méthadone au sein des unités de traitement de la toxicomanie au sein des établissements pénitentiaires. Parmi eux, 141 étaient de nouveaux arrivants, dont deux femmes, portant le nombre total de bénéficiaires de ce programme à 1.059, dont 22 femmes, depuis son lancement en 2015.

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