UN RéSEAU ORGANISé DE FRAUDE «GRANDS-PARENTS» A éTé DéMANTELé à MONTRéAL

L’opération policière SHARP a mené au démantèlement d’un réseau lié à la mafia italienne qui aurait perpétré des fraudes de type « grands-parents ». Les 14 suspects seraient responsables de pertes monétaires de plus de deux millions de dollars en deux ans, selon les policiers.

L’enquête a été menée de front par la Police provinciale de l’Ontario (PPO) et la Sûreté du Québec (SQ), mais a aussi réuni les efforts de neuf autres forces.

Ils ont arrêté cette semaine à Montréal 14 personnes qui auraient fait 126 victimes au pays, en majorité des résidents de l’Ontario, ont annoncé conjointement les deux corps de police provinciaux lors d’une conférence de presse à Scarborough, en Ontario.

Il s’agissait d’un groupe « extrêmement organisé », a indiqué la PPO.

Cette structure de fraude était soutenue par le crime organisé italien, a précisé le directeur général adjoint aux enquêtes criminelles à la SQ, Benoît Dubé. « C’est un crime inacceptable, un crime qui s’attaque aux personnes vulnérables », a-t-il dénoncé.

Il a d’ailleurs déploré qu’« au Québec, comme ailleurs au Canada, les dénonciations en matière de crimes économiques et financiers connaissent une hausse ».

Les suspects, âgés de 24 à 36 ans, utilisaient le modus operandi suivant : ils contactaient des aînés qui possèdent des lignes téléphoniques fixes et se faisaient passer pour un proche, un policier, un avocat ou même un juge. Exploitant leurs émotions, ils disaient à leur victime que leur petit-enfant était en difficulté, le plus souvent en prétendant qu’il avait été arrêté et que de l’argent était nécessaire pour qu’il soit libéré sous caution.

Dans la plupart des cas, les fraudeurs recouraient à des « mules financières » (des coursiers peu méfiants) pour récupérer les sommes d’argent. Les fraudeurs exhortaient leurs victimes de ne pas évoquer l’affaire avec d’autres personnes en leur faisant croire qu’une « consigne du silence » était en vigueur.

560 000 $ récupérés

Des aînés ont perdu toutes leurs économies, en plus de vivre de la détresse en raison des actions des fraudeurs. Dans certains cas, les victimes faisaient même l’objet de menaces agressives si elles ne consentaient pas à remettre la somme réclamée.

La PPO signale toutefois que 560 000 $ ont pu être récupérés.

L’enquête policière a débuté en 2022 et a culminé le 16 avril dernier avec l’arrestation des 14 suspects, qui font maintenant face à 56 chefs d’accusation de fraude, d’extorsion, de participation à un groupe criminalisé et d’usurpation de l’identité d’un policier.

Le réseau démantelé ne serait toutefois que la pointe de l’iceberg : les enquêteurs estiment que seulement de 5 à 10 % des victimes de fraude signalent ces crimes aux autorités, a signalé le sous-commissaire de la PPO, Marty Kearns, car les victimes « sont aux prises avec de la honte et de l’humiliation ». Les procédures criminelles pour les 14 accusés vont se dérouler à Ottawa.

2024-04-18T17:35:06Z dg43tfdfdgfd