UNE PATIENTE QUI NE PEUT êTRE SOIGNéE EN NOUVELLE-ÉCOSSE DEMANDE L’AIDE MéDICALE à MOURIR

Une femme en Nouvelle-Écosse qui souffre d'une maladie très douloureuse ne sait plus vers qui se tourner. Les soins dont elle a besoin sont couverts par l'assurance maladie, mais personne ne peut les prodiguer en Nouvelle-Écosse, et la province refuse de payer pour qu’elle les reçoive ailleurs.

Cette patiente, Jennifer Brady, 46 ans, souffre de lymphœdème. Cette maladie entraîne une accumulation de fluides dans son corps. Cela mène à des enflures douloureuses, à un risque accru d'infection sanguine et à la cellulite.

Elle consacre cinq heures par jour à un traitement à domicile à l'aide d'un appareil médical qui stimule la circulation des fluides dans ses jambes. Elle ne peut rien faire d'autre durant ces heures de traitement.

Mme Brady n’en peut plus et demande l'aide médicale à mourir.

Je ne veux pas d'une vie où je passe tout mon temps à gérer une maladie qui m'enlève toute ma joie de vivre. Je ne fais que vivre avec de la douleur dans mes jambes. Cette maladie continue de s'aggraver et de causer de très grandes douleurs chaque jour, explique-t-elle.

Jennifer Brady satisfait toutes les exigences pour recevoir l'aide médicale à mourir, sauf une : sa condition n'est pas irrémédiable.

L'appui d'un expert

Le clinicien principal qui examine les demandes d'aide à mourir, le Dr Gord Gubitz, a de façon inhabituelle écrit au bureau de la ministre de la Santé, en juin.

Le Dr Gubitz a expliqué que demander l'aide médicale à mourir est une décision difficile, presque impensable lorsqu'on n’a que 46 ans et qu'on est en bonne santé, à l’exception du lymphœdème, et qu'on a deux enfants. Il a souligné les soins qui pourraient être prodigués à la patiente en disant que la province peut faire en sorte qu'elle les reçoive.

Jennifer Brady a déjà payé de sa poche une consultation à Montréal et a réhypothéqué sa maison pour payer une opération chirurgicale au Japon, mais sans couverture de l'assurance maladie, elle dit ne pas avoir les moyens de recevoir les soins continus. Deux médecins lui ont dit qu'elle avait besoin de ces soins continus pour gérer la maladie qui lui rend la vie insupportable.

Jennifer Brady fait appel au ministère de la Santé de la Nouvelle-Écosse depuis trois ans jusque devant la Cour suprême provinciale.

Son avocat, Richard Norman, explique que tout le monde se renvoie la balle dans son cas. Elle ne reçoit que de l'information contradictoire. Selon lui, on ne lui dit pas ce qu'il lui faut et ce qu'elle doit faire pour obtenir les soins dont elle a absolument besoin.

La Nouvelle-Écosse refuse de couvrir les coûts de ces soins qui doivent être obtenus hors de la province, disant qu'elle n'avait aucune recommandation d'un spécialiste de la santé néo-écossais. Mais la Nouvelle-Écosse n'a pas de tels spécialistes.

L'année dernière, le gouvernement a modifié la loi afin de permettre une approbation des soins hors de la province à la discrétion du ministre. Mais selon Jennifer Brady, la province lui a dit que cette modification ne s'applique pas à son cas.

Le ministère de la Santé refuse de faire tout commentaire, car il attend la décision de la révision judiciaire qui devrait survenir en septembre.

D’après des reportages de Paul Légère et d’Angela MacIvor

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