DEMANDEURS D’ASILE : LE MINISTRE MARC MILLER FUSTIGE LES « NONOS CONSERVATEURS »

Le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a accusé mercredi les premiers ministres de l’Alberta, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse d'être des « nonos conservateurs » qui « s’inspirent » du débat en cours aux États-Unis en matière de politique d’asile.

Les premiers ministres Danielle Smith, Blaine Higgs et Tim Houston ont tous trois publiquement critiqué ces derniers jours la politique fédérale sur les migrants, accusant le gouvernement de Justin Trudeau de vouloir leur imposer des milliers de demandeurs d’asile sans aucune compensation financière.

Ottawa, qui cherche à alléger la pression migratoire sur le Québec et l’Ontario – les deux provinces qui reçoivent le plus de demandeurs d’asile –, propose aux autres provinces d’en accueillir pour en arriver à une répartition plus équitable au pays. La réinstallation des migrants se ferait sur une base proportionnelle, en fonction de la population de chaque province.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a récemment affirmé que le nombre d'immigrants temporaires au Québec avait doublé au cours des deux dernières années, passant de 300 000 à 600 000.

Il y a des provinces qui sont intéressées par le concept, il y en a d’autres qui ne veulent rien savoir pour des raisons partisanes, a tranché le ministre Miller lors d’un point de presse où il a annoncé un renforcement des mesures pour réduire le nombre de détenteurs de visas temporaires.

M. Miller semblait faire allusion au débat télévisé qui a opposé, le 10 septembre dernier, la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, à M. Trump, au cours duquel la question de l'immigration clandestine avait fait couler beaucoup d'encre. Lors de ce débat, M. Trump avait notamment repris une affirmation mensongère selon laquelle des migrants haïtiens mangent « des chats et des chiens » à Springfield, en Ohio.

En Alberta, la première ministre Danielle Smith fait notamment face à des critiques pour avoir déclaré que sa province accueille des migrants qui partagent nos valeurs.

C’est la raison pour laquelle nous vivons en paix en Alberta, c’est en raison de ces valeurs communes, en lien notamment avec la famille, la foi et la liberté, a-t-elle dit lors d’un entretien accordé à une chaîne de radio locale.

Son homologue de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, a quant à lui diffusé plusieurs publications sur la plateforme X ces deux dernières semaines, accusant le gouvernement Trudeau de vouloir forcer sa province à accueillir des milliers de demandeurs d’asile.

Nous ne pouvons pas laisser l’échec des politiques fédérales faire dérailler notre plan et nous avons fait savoir au Cabinet Trudeau que toute tentative d’envoyer des demandeurs d’asile vers la Nouvelle-Écosse serait contestée, a-t-il écrit le 12 septembre.

Ce sont des foutaises, a réagi mercredi le ministre Miller.

Selon lui, plusieurs premiers ministres, dont Mme Smith, lui ont réclamé d’envoyer dans leur province plus d’immigrants pour remédier à la pénurie de travailleurs. J’ai des lettres à l’appui, assure-t-il.

Il accuse par ailleurs les trois premiers ministres provinciaux conservateurs de faire de la politique sur le dos des demandeurs d’asile.

Il leur reproche aussi d’avoir fait dérailler les progrès réalisés par le groupe de travail mis en place par Ottawa qui est chargé de réfléchir à des moyens de mieux répartir les demandeurs d’asile au pays.

Pour l’instant, la plupart de ces gens-là arrivent à [...] Toronto ou à Montréal. On ne peut pas les forcer à faire quoi que ce soit. On ne va pas les traiter comme du bétail, a-t-il dit.

Si, de façon consentante, il y a des gens qui arrivent et qui disent qu’ils cherchent une province capable de leur offrir un emploi et un logement, c’est là où on demande aux provinces de lever la main.

On a déjà un réseau d’hôtels au Canada qui fonctionne correctement, mais ce n’est pas idéal. Ça coûte trop cher et les gens sont mal encadrés, a ajouté M. Miller. Ça prend l’engagement des provinces avec toutes leurs ressources. [...] On va les compenser, mais ça prend leur accord.

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