DES « GAINS IMPORTANTS » POUR LES FRANCO-YUKONNAIS DANS LA LOI SUR L’OFFICE DE LA SANTé

Alors que la Loi sur l’office de la santé fait encore l’objet de débats à l’Assemblée législative du Yukon, des modifications issues de négociations entre l’Association franco-yukonnaise (AFY) et le gouvernement territorial permettront d’assurer la présence de la langue française dans le cadre législatif de la nouvelle autorité sanitaire.

C’est quand même des gains assez importants pour nous qui n’existaient pas quand le gouvernement a fait la première présentation en Assemblée de la loi, souligne la présidente de l’AFY, Lorraine Taillefer, qui espère que ces changements assureront la pérennité des services de santé en français.

Deux rencontres en personne ont été organisées entre l’AFY et la ministre de la Santé et des Affaires communautaires, Tracy-Anne McPhee, depuis la première lecture de la loi. Les deux parties se sont finalement entendues sur quatre modifications du texte de loi initial.

La composition du conseil d’administration de l’office de la santé devra, en plus de refléter la diversité culturelle du Yukon, représenter également sa diversité linguistique. Le rapport annuel devra quant à lui inclure des renseignements sur les services sociaux et de santé disponibles ou fournis en français.

Les deux autres modifications doivent encore être soumises et votées à la Chambre.

Ça fait quand même plusieurs années qu’on s’assoit à la table et qu’on répète les mêmes choses. C’est la première fois cependant [dans une loi sur la santé] qu’on voit des choses spécifiques qui nomment le français, qui prend en considération la communauté francophone du Yukon, assure la présidente de l'AFY.

Lorraine Taillefer souligne que, du fait que ces mentions du français sont ajoutées directement dans la loi, ces acquis seront ainsi protégés advenant un changement de pouvoir à la tête du gouvernement.

Je suis heureuse d’indiquer que, grâce à cet engagement et à ces rencontres, nous avons travaillé pour mieux refléter l’importance de la Loi sur les langues du Yukon et sa connexion à la communauté franco-yukonnaise, a d’ailleurs indiqué Tracy-Anne McPhee devant la Chambre la semaine dernière.

Pas de siège francophone au conseil d’administration

Dans sa demande initiale, l’AFY souhaitait que l’un des trois membres du conseil d’administration nommés par le Ministère, sur un total de sept, parle français et soit recommandé par l’association. Malheureusement, on n’a pas réussi à avoir ça, dit Lorraine Taillefer.

Pour le critique de l’opposition en matière de santé, Brad Cathers, la composition du conseil d’administration est justement un sujet de discorde. Il considère que ses membres ne seront pas assez nombreux pour assurer une juste représentation du territoire.

Si vous excluez une représentation géographique, si vous ne permettez pas d’inclure des représentants de groupes incluant la communauté francophone, cela veut dire que ces voix ne seront pas entendues à la table, soutient-il.

Les deux partis d’opposition critiquent d’ailleurs le manque de consultation avec les différents groupes concernés avant le dépôt du projet de loi. Ce manque de consultation est également décrié par les syndicats des travailleurs de la santé et entraîne actuellement la tenue de négociations pendant le processus d’adoption du projet de loi.

Peut-être qu’il y a une leçon pour nous tous ici. S’il s’agit d’un projet de loi important qui touche beaucoup de gens, peut-être que le gouvernement devrait examiner la manière dont il consulte, discute et prépare les gens sur le contenu du projet de loi, estime la cheffe du Nouveau Parti démocratique du Yukon, Kate White.

Selon Kate White, les changements apportés au projet de loi, en plus de rendre celui-ci plus solide, constitueront des avancements non seulement pour les francophones, mais aussi pour l’ensemble de la population.

Elle donne l'exemple de l’utilisation de technologie pour permettre une traduction de certains services à l’Hôpital de Whitehorse, laquelle peut se faire en français, mais également dans une cinquantaine de langues.

On sait aussi que, quand on [s'appuie sur] cette technologie et ces avancements, ça [soutient aussi] beaucoup d’autres communautés, dit-elle. Sans les francophones qui essaient toujours [de contribuer à] l’égalité de la langue française, on n’en serait pas là aujourd’hui. Alors, c’est mieux pour tout le Yukon.

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