DES MéGAWATTS RéCLAMéS PAR DES éLUS POUR LE DéVELOPPEMENT DE LA RéGION

Hydro-Québec a rencontré mercredi une trentaine d’élus du Saguenay-Lac-Saint-Jean ainsi que des intervenants du milieu économique et des organismes environnementaux pour présenter son plan de transition énergétique. Des élus se sont dits prêts à contribuer à l’effort de décarbonation, mais réclament en contrepartie des mégawatts pour le développement de la région.

La rencontre avait lieu à l’hôtel Delta de Jonquière. Il s’agissait de la dernière consultation régionale organisée dans la province par Hydro-Québec afin de présenter son plan d’action 2035 dévoilé en novembre dernier.

C’est un plan qui est extrêmement ambitieux, qui nous amène sur une trajectoire de décarbonation totale de l’économie du Québec à l’horizon 2050, a rappelé en entrevue le vice-président stratégies et développement d’Hydro-Québec, Mathieu Johnson.

La société d’État a présenté aux intervenants rassemblés les actions envisagées afin d’augmenter la production d’électricité, d’améliorer le réseau et d’optimiser la consommation énergétique. Il faut s’assurer que ce soit pas juste Hydro-Québec qui partage cette vision-là, mais qu’on ait l’opportunité de recueillir des commentaires, la rétroaction, a-t-il ajouté.

M. Johnson a constaté parmi les représentants régionaux un intérêt marqué à contribuer aux projets visant à augmenter la production d’électricité. C’est une région qui nous a démontré qu’il y avait fortement une envie de participer au projet de transition énergétique, a-t-il souligné.

Des mégawatts réclamés

Plusieurs élus présents ont profité de la rencontre pour envoyer un message clair à Hydro-Québec. Les municipalités se disent prêtes à contribuer à l’effort de décarbonation, mais elles souhaitent obtenir en échange des mégawatts pour assurer leur développement.

Le maire de La Doré, Ghislain Laprise, partage la position de la mairesse de Saguenay.

« Ça serait le fun, quand il y a de l’électricité qui se fait dans nos coins, qu’on soit capables de réserver des blocs, pour être capables de faire l’expansion dans nos communautés. Je n’ai absolument rien contre l’extérieur, sauf, est-ce qu’on peut se servir, quand on donne? Quand même, c’est de l’énergie qui est prise chez nous », a-t-il affirmé, à la sortie de la rencontre.

Une nouvelle ligne de transport d’électricité est en construction entre la municipalité et Saint-Félicien, à partir du poste Chamouchouane.

Le secteur Chamouchouane avait également été ciblé pour son potentiel de production de 600 MW d’énergie éolienne dans un appel d’offres d’offres lancé l’an dernier par Hydro-Québec. Aucun projet n’a cependant été soumis.

Le préfet de la MRC du Fjord-du-Saguenay, Gérald Savard, estime également que la région doit pouvoir mettre la main sur des blocs d’énergie et sur des redevances, si elle contribue à augmenter la production d’électricité pour la province.

On a besoin d’électricité dans le futur, vous pouvez, et vous allez en laisser, parce qu’on a des projets, il ne faut pas que ça s’en aille tout à l’extérieur, a-t-il plaidé, à la suite de la consultation.

Une décision politique

Hydro-Québec a rappelé qu’il s’agit avant tout d’une décision politique qui relève de Québec. Notre rôle dans la transition énergétique, c’est un rôle qui est plus technique, donc de fournir, de s’assurer qu’on est au rendez-vous pour le Québec en termes d’augmentation de la production d’électricité, a indiqué Mathieu Johnson.

Il assure cependant que la société d’État souhaite pouvoir répondre aux besoins des régions.

Développement de l’énergie éolienne

Le développement de l’énergie éolienne a aussi fait partie des discussions mercredi.

Ce qu’on a reçu comme rétroaction, c’est un fort appétit des communautés d’accueil, a constaté Mathieu Johnson. On est au tout début de l’écriture de l’histoire de l’éolien dans la région, donc, c’est le bon moment de commencer ce dialogue-là.

La MRC du Fjord-du-Saguenay espère pouvoir développer des projets d’énergie éolienne dans les prochaines années. Dans la région, on a une grosse capacité possible d’installations d’éoliennes, a rappelé le préfet Gérald Savard.

À La Doré, le maire Ghislain Laprise, espère que sa municipalité et les villes avoisinantes pourront bénéficier des retombées économiques de projets d’énergie éolienne. C’est du travail, c’est du monde qui est dans la région, c’est du monde qui vient voir ce qui se fait, a-t-il souligné.

D’autres rencontres sont prévues par Hydro-Québec dans le cadre de la fin du processus de consultations. La communauté de Mashteuiatsh sera notamment rencontrée dans les prochaines semaines.

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