DES VéLOS éLECTRIQUES à DéFAUT D’UN TROISIèME LIEN à LéVIS

Pendant que CDPQ Infra termine ses travaux d'analyse de la mobilité interrives entre Québec et Lévis, l'administration lévisienne va de l'avant avec ses propres projets d'infrastructures, à son échelle, dont l'arrivée prochaine du vélopartage sur son territoire.

« En attendant [le troisième lien], on va traverser en vélo électrique », s'est amusé jeudi le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, en conférence de presse. La Ville travaille en effet avec le Réseau de transport de la Capitale (RTC) afin d'implanter le service àVélo en terres lévisiennes.

Le chantier figure parmi les 10 priorités de Lévis pour les 10 prochaines années en matière de mobilité.

En tout, l'objectif est d'offrir à la population une dizaine de stations et une centaine de vélos électriques dès 2025, dans ce qui est considéré comme une première phase de développement. C'est une introduction qui serait intéressante, selon le maire de Lévis, qui voit des occasions de brancher le réseau cyclable de sa ville avec celui de Québec.

Les secteurs desservis sont encore à définir, bien que la tête des ponts et le secteur de la traverse semblent déjà s'imposer. Des enjeux d'approvisionnement sont actuellement au centre des discussions, a souligné le directeur des transports de la Ville, David Boudreault, présent aux côtés du maire.

À Québec, le service àVélo se développe à vitesse grand V. Au total, 1300 vélos seront offerts dans 115 stations.

Chantiers et voies réservées

Parmi les autres chantiers, Lévis continue tant bien que mal d'adapter ses infrastructures à sa croissance démographique, qui est passée au-delà des 154 000 habitants. Entre 2020 et 2023, Lévis a été au 1er rang pour la croissance de sa population parmi les 10 grandes villes du Québec, rappelle l'administration Lehouillier, qui prévoit la construction de 6200 nouvelles unités d'habitation au cours des trois prochaines années.

Pour assurer les services et une fluidité de la mobilité, la Ville souhaite adapter ses principales artères. L'aménagement d'une voie réservée au transport en commun se poursuit notamment sur le boulevard Guillaume-Couture, provoquant un imposant chantier routier dans le secteur Saint-Romuald depuis quelques semaines.

Le chantier crée d'ailleurs des mécontents chez les commerçants et les résidents. On est conscient que c’est un grand chantier, a admis David Boudreault jeudi, répondant aux critiques récentes. Dans quelques mois, on aura des résultats probants, on demande la collaboration.

Avec l'autoroute 20, qui doit aussi être élargie entre le pont Pierre-Laporte et la route du Président-Kennedy, le boulevard Guillaume-Couture est le seul axe est-ouest de la municipalité, a renchéri le maire Lehouillier. Tout ce qui pouvait être mis en branle a été mis en branle pour atténuer les conséquences, a-t-il dit, dont des agents de liaison afin d'aller à la rencontre des commerçants affectés.

Les travaux sont nécessaires, a-t-il insisté. Sans voie réservée, le maire craint que le transport collectif ne demeure que très peu attractif sur la Rive-Sud. Il faut améliorer les bouchons de fluidités, sinon les autobus vont toujours être en retard.

Boulevards urbains

Lévis compte aussi ajouter une voie réservée sur la route 116, à l'ouest des ponts, ainsi qu'une transformation de la route Marie-Victorin en boulevard urbain.

Gilles Lehouillier n'a pas chiffré l'ensemble de ses dix priorités. Il dit cependant avoir fait des choix réalistes en fonction du budget de sa ville et de la capacité de payer de la population. À ce sujet, il entrevoit des années de vache maigre, considérant la hausse du coût des chantiers.

Encore des flèches contre la CAQ

En période de questions avec les journalistes, le maire de Lévis a poursuivi ses salves contre la Coalition avenir Québec (CAQ) concernant le troisième lien autoroutier. À nouveau, il déplore un échec total du gouvernement Legault dans la région, avec les abandons coup sur coup du projet de tramway et de tunnel autoroutier.

M. Lehouillier continue malgré tout d'espérer un lien interrive au terme des travaux de CDPQ Infra, qui doit livrer le fruit de ses réflexions en juin prochain. Et à nouveau, le maire de Lévis rappelle les engagements des députés caquistes.

Quand on prend un engagement et que vous débarquez dans une campagne électorale et que vous dites "on va l’avoir", il me semble qu’après une deuxième campagne électorale, [il faut livrer], s'est-il impatienté. Gilles Lehouillier promet une mobilisation suprarégionale prochainement dans ce dossier.

L'opposition lévisienne déçue

Malgré tous les qualificatifs positifs employés par le maire Lehouillier, qui s'est targué d'avoir fait ses devoirs et d'avoir planifié de façon responsable les chantiers en mobilité, l'opposition reste largement sur sa faim.

La mobilité "structurante" à Lévis actuellement, c’est 2 tronçons totalisant 2,9 km sur le boulevard Guillaume-Couture, des pistes cyclables récréatives et non considérées comme utilitaires, qui ne sont pas suffisamment connectées et seulement 250 000 $ d’investissement par année dans le développement de trottoirs, a ironisé Serge Bonin, chef de Repensons Lévis.

M. Bonin estime que le bilan du maire Lehouillier n'est guère plus reluisant que celui de la CAQ. Notre ville a besoin d’un nouveau souffle positif qui va cesser de mettre la faute sur les autres. Elle a la responsabilité de déployer tous les efforts nécessaires afin d’améliorer la mobilité sur son propre territoire, étant négligée depuis 10 ans.

Repensons Lévis déplore enfin le manque de transparence de l'administration du maire. Le plan dévoilé jeudi n'a été présenté à presque personne.

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