DES éLUS ESTRIENS RéAGISSENT à L’EXPULSION DE PIERRE POILIEVRE DE LA CHAMBRE DES COMMUNES

La déclaration du chef du Parti conservateur Pierre Poilievre, qui a traité le premier ministre du Canada de « cinglé », et son expulsion de la Chambre des communes pour avoir refusé de retirer ces propos, sont sur toutes les tribunes depuis mardi. Des députés estriens ont réagi à ces événements mercredi.

Rappelons que l’incident est survenu pendant la période de questions, quand le chef de l’opposition parlait d’un projet pilote de décriminalisation des drogues dures en Colombie-Britannique. Immédiatement avant les événements, le premier ministre Justin Trudeau avait accusé M. Poilievre de s'associer à des gens d'extrême droite.

Des libéraux, dont la députée de Compton—Stanstead Marie-Claude Bibeau, déplorent cette escalade des débats à la Chambre des communes. Mme Bibeau recevait mardi un groupe d'élèves de l'école Alexander Galt à la Chambre des communes, qui a assisté à tout l’échange. La députée a confié à des collègues qu'elle se sentait gênée qu'ils assistent à de tels propos.

Elle se dit inquiète pour la prochaine campagne électorale, et estime que le chef du Parti conservateur emprunte certaines stratégies politiques à l’ancien président américain Donald Trump. 

C’est sûr que ça ne sent pas bon. On voit ce qui se passe aux États-Unis. On a un Donald Trump qui se dit muselé alors qu’on lui demande de se tenir en cour correctement et de ne pas insulter le juge et les jurés. Il dit qu’il est muselé à cause qu’on lui demande un peu de décorum alors qu’il est face à la justice. Un peu dans le même registre, on a un Pierre Poilievre qui est à la Chambre des communes, au parlement du Canada, et qui se permet d’insulter comme ça le premier ministre, le président de la Chambre, et qui sort en pleurant qu’on veut le museler.

Alain Rayes déçu, mais pas surpris

Le député de Richmond-Arthabaska Alain Rayes, un ancien conservateur, décrie également ce type de politique. Il a quitté le caucus conservateur à l’arrivée de Pierre Poilievre. 

Il se dit déçu, mais pas surpris de tels échanges.

Si les conservateurs pensent qu’au Québec, ils vont faire des gains avec cette façon de faire de la politique, je pense sincèrement qu’ils vont peut-être aller chercher le 2-3 % de Maxime Bernier, mais ils vont laisser tomber un paquet de monde dans le centre qui cherche une alternative au gouvernement actuel de Justin Trudeau, estime-t-il.

On fait de la politique pour les Canadiens, affirme Luc Berthold

À la suite de l'expulsion de Pierre Poilievre, les députés conservateurs ont quitté la Chambre en appui à leur chef. Mercredi, ils étaient de retour, mais entre-temps, certains d'entre eux ont accusé le président de la Chambre, Greg Fergus, de partialité.

Mardi, Pierre Poilievre a d’ailleurs écrit sur le réseau social X qu'il avait été censuré par le président de la Chambre des communes, un libéral, parce qu'il avait qualifié la politique de Justin Trudeau sur les drogues dures de cinglée.

Luc Berthold, qui est député conservateur de Mégantic—L'Érable et leader parlementaire adjoint de l'opposition officielle, ne demande pas la démission du président, et croit plutôt qu'il doit simplement quitter son poste. Rappelons que sa démission avait été demandée en décembre pour une affaire où M. Fergus était apparu avec sa toge parlementaire dans une activité que les conservateurs jugeaient partisane.

Je rappelle qu'hier, il n’y a pas eu d’escalade. Il y a eu le chef de l’opposition officielle qui a posé des questions sérieuses sur la situation de la Colombie-Britannique, souligne Luc Berthold.

M. Trudeau a choisi de faire de la petite politique au lieu de répondre à la question très sérieuse, très préoccupante, notamment pour les gens en Colombie-Britannique. Il n’y a pas eu d’escalade, il y a eu un premier ministre désespéré qui a tenté de se sortir de l’impasse et de diviser, encore une fois, en cherchant à distraire au lieu de répondre aux questions légitimes des Canadiens, martèle-t-il. 

Le Bloc Québécois et le Nouveau parti démocratique ont quant à eux réitéré leur appui à l'endroit de Greg Fergus. 

Avec les informations de René-Charles Quirion 

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