DES éTUDIANTS JUIFS DéNONCENT L'ANTISéMITISME SUR LES CAMPS UNIVERSITAIRES CANADIENS

OTTAWA — Des étudiants juifs provenant des principales universités du Canada sont contraints de cacher leur identité juive et craignent pour leur sécurité en raison d’une montée de l'antisémitisme sur leurs campus respectifs, en marge de la guerre entre Israël et le Hamas.

Six étudiants provenant de l’Ontario, du Québec et de l’Alberta ont pris la parole sur la colline parlementaire mercredi pour lancer un signal d'alarme, soutenant que la direction des universités ne parvient pas à les protéger.

Plusieurs députés libéraux les accompagnaient, dont Anthony Housefather, qui a aidé à mettre en place une étude menée par un comité parlementaire à propos de l'antisémitisme sur les campus. Celle-ci, appuyée par tous les partis politiques, doit débuter jeudi.

«Mes amis qui avaient l’habitude de porter la kippa sur le campus portent maintenant des casquettes de baseball, a dit Nati Pressman, fondatrice de l’Union canadienne des étudiants juifs.

«Ce n’est pas parce qu’on est moins fiers d’être juifs, mais parce que nos universités ont favorisé et créé un environnement dans lequel le fait d'être ouvertement juif pourrait constituer une menace pour notre sécurité physique et émotionnelle.»

Des étudiants juifs et des professeurs ont indiqué avoir constaté une forte augmentation des comportements antisémites depuis le 7 octobre.

Ce jour-là, le Hamas a lancé une attaque au sud d’Israël, tuant 1200 civils et militaires israéliens. La réplique de l’État hébreu, à coup de bombardements et d’attaques terrestres dans la bande de Gaza, a fait plus de 30 000 morts palestiniens, ont indiqué les responsables de la santé de la région.

Des étudiants et des militants propalestiniens ont récemment installé des campements près des universités – incluant l’Université McGill à Montréal – pour protester contre la guerre menée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza.

Des membres influents de la communauté juive ont dénoncé des chants et des slogans antisémites utilisés lors de manifestations. Selon eux, ceux-ci ne devraient pas être tolérés.

Claire Frankel, qui étudie à l'Université McGill, a dit qu'elle a entendu des slogans qui «déshumanisent les juifs», mais croit que plusieurs étudiants manifestent «pour les bonnes raisons» et souhaitent une paix durable.

«Les chants entendus tout au long de l'année scolaire écoulée et au campement de McGill incluent: "Tous les sionistes sont racistes", "Tous les sionistes sont des terroristes", "Il n'y a qu'une seule solution, la révolution de l'Intifada" et "Laissez la Palestine tranquille et retournez en Europe"», a-t-elle dit.

Les étudiants ont décrit mercredi ce qu’ils ont qualifié d’échec de la part des administrateurs scolaires à répondre à leurs préoccupations en matière de sécurité et à sévir auprès des personnes qui visent des étudiants juifs.

Sydney Greenspoon, qui fréquente l'Université de Windsor, a déclaré qu'elle et d'autres étudiants juifs ont été harcelés et «forcés de fuir un événement» par des personnes qui les traitaient de meurtriers. Ils ont déposé une plainte auprès de l'établissement.

La réponse a été que rien ne pouvait être fait parce qu’il y avait trop peu de personnel pour gérer le déluge de plaintes similaires.

Stephanie Taylor, La Presse Canadienne

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