DéBUT DU SOMMET SUR L’ITINéRANCE à GATINEAU : ENTRE CRITIQUES ET ATTENTES

Le Sommet sur l’itinérance a pris son envol mercredi matin, à Gatineau. Le temps de deux journées, près de 250 personnes se réunissent pour divers ateliers dans le but de réfléchir à certains défis auxquels font face les personnes en situation d’itinérance.

Parmi les ateliers offerts mercredi, il a été question des haltes-chaleurs, du vivre-ensemble, des différents visages de l’itinérance ainsi que du soutien aux interventions.

Jeudi se dérouleront trois ateliers sur les thèmes : le quartier comme pôle de développement, les conditions et la qualité de vie ainsi que la recherche, concertation et partenariats.

Pour le conseiller municipal et vice-président de la Commission du vivre-ensemble, membre du parti Action Gatineau, Louis Sabourin, ce sera un sommet à la sauce gatinoise qui va différer avec le Sommet municipal sur l'itinérance, qui a eu lieu en septembre 2023 à Québec.

On avait entendu des discours très politiques, [avec] beaucoup de mots. On avait fait le tour des bonnes pratiques qui se font ailleurs, comme en Islande, s’est-il souvenu mercredi matin lors de son passage à l’émission Les matins d’ici.

Le Collectif régional de lutte à l’Itinérance en Outaouais (CRIO), qui a aidé à organiser le sommet, a tenu une manifestation mercredi pour que de réelles solutions soient mises en place. Son coordonnateur, Alexandre Gallant, a précisé que la manifestation n’est pas contre le sommet en soi.

La situation de l’itinérance va au-delà des compétences municipales. Il y a beaucoup d’acteurs qui ne sont pas autour de la table, a déploré M. Gallant, qui a nommé certains absents : la sécurité publique, les cours municipales, la justice et l’Office d'habitation de l'Outaouais.

Alexandre Gallant, du CRIO, est habité du sentiment que les organismes comme le sien ne sont pas assez écoutés par les différents gouvernements.

On nous demande notre opinion, puis ensuite [ils] se virent de bord et font le contraire. Il y a pourtant des organismes compétents et expérimentés en Outaouais, qui sont là pour aider et pour [trouver] des solutions durables.

À cela, Louis Sabourin a rétorqué qu’on a invité 250 personnes pour le sommet.

Je pense qu’on a fait le tour des intervenants et des organismes communautaires, comme le CISSS de l’Outaouais, la Ville de Gatineau, le SPVG et les personnes en situation d’itinérance.

Moi, je n’avais pas de frein pour les invitations. Le plus de gens invités, le mieux ce sera. Ce sont ces séances de travail qui vont mettre l’accent sur l’amélioration de la communication avec toutes les personnes impliquées dans la lutte contre l’itinérance, a ajouté M. Sabourin.

Le sommet n’est pas ouvert au public ni aux journalistes. Mais l’élu d’Action Gatineau a indiqué en entrevue que les personnes présentes recevront une carte avec tous les foyers d’itinérance afin d’obtenir un meilleur portrait de la situation à Gatineau.

Un début, selon une travailleuse de rue

Travailleuse de rue pour le Centre d'intervention et de prévention en toxicomanie de l'Outaouais (CIPTO) dans le secteur de Hull, Sasha Yakimishan, prend part au sommet qu’elle qualifie de début.

Je trouve qu’il y a un effort de la Ville pour justement essayer de trouver des solutions, reconnaît-elle. Je trouve ça intéressant que la Ville ouvre ses horizons pour avoir une opinion plus large sur la situation.

Mme Yakimishan soulève par contre que des personnes qui vivent des situations d'itinérance, il n’y en a pas assez actuellement qui sont présentes au sommet. Ça, c’est un gros enjeu que je vois en ce moment, note-t-elle.

Je travaille sur le terrain, rappelle cette dernière. Donc tout ce qui est bureaucratie, qui prend full de temps, je ne le vois pas avant six mois.

Un ancien travailleur social, Hector Gaudreau, est actuellement en situation d’itinérance. Une situation difficile, si on veut, décrit-il, en parlant de son quotidien.

Je trouve que c’est une bonne affaire, glisse-t-il pour sa part en faisant référence au sommet. Ça en prend pour qu’on sache ce qui se passe. Qui est dans la misère, qui ne l’est pas.

Il y a plus de monde dans la rue, c’est incroyable, remarque M. Gaudreau. Il y a tellement d’itinérants, ça n’a pas de bon sens, des jeunes et des vieux.

Déterminer qui fait quoi

Au terme du comité exécutif mercredi, le maire de Gatineau, Daniel Champagne, a partagé ses attentes liées au Sommet sur l’itinérance à Gatineau.

Dans notre plan d’action, on devra déterminer qui fait quoi. La question du leadership sera importante, lance-t-il d’entrée de jeu, assurant que la Ville ne se déresponsabilise pas.

Les citoyens en situation d’itinérance sont des citoyens de Gatineau à part entière. On doit agir, comme on a déjà fait. On demande un appui plus spécifique du gouvernement provincial et du CISSS de l’Outaouais, entre autres.

De son côté, le conseiller municipal de Masson-Angers, Mario Aubé, voit l’implication de la Ville comme étant une bonne chose.

Le sujet de l’itinérance a pris beaucoup de place dans les derniers mois, surtout en ce moment avec l’enjeu de la démolition du Centre Robert-Guertin. On espère trouver des solutions, affirme celui qui est également le président du comité exécutif.

La Ville de Gatineau avait dégagé 600 000 $ au mois de décembre 2023 dans le but de répondre aux besoins des personnes en situation d'itinérance. Une partie de cette somme était prévue pour l'organisation d'un sommet en 2024.

Avec les informations de Camille Kasisi-Monet

2024-04-17T15:57:30Z dg43tfdfdgfd