«DéPORTATIONS, EXéCUTIONS»: RODRIGUEZ DéNONCE LE DISCOURS DE ST-PIERRE PLAMONDON

Le lieutenant du Québec dans le gouvernement Trudeau, Pablo Rodriguez, déplore le fait que le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon «introduit des termes de violence» dans son discours, en faisant référence à des déportations de francophones qui ont eu cours dans l'histoire du Canada.

Mardi, le chef du Parti québécois avait rappelé ces épisodes de l'histoire du Canada et du traitement des francophones au pays.

«Je suis toujours surpris des commentateurs de l'actualité d'entendre qu'il n'y a pas d'intention derrière ça. C'est vraiment d'oublier l'histoire récente, comme le rapatriement unilatéral de la constitution canadienne sans le Québec, d'oublier l'œuvre de Pierre Elliott Trudeau, d'oublier ce que les francophones ont vécu dans les déportations, les exécutions, l'interdiction d'avoir de l'éducation en français. Ce régime-là a été constant durant toute son histoire», avait affirmé le chef du PQ.

Interrogé au sujet de ces déclarations du chef péquiste, mercredi à Ottawa, Pablo Rodriguez les a dénoncées. C'est, dit-il, «profondément décevant et même inquiétant» d'entendre ces références à des événements qui se sont passés il y a longtemps.

En faisant référence aux exécutions et aux déportations, on atteint «un autre niveau de langage» et «on introduit des termes de violence», a-t-il critiqué.

Il a également décrié la sombre image qui est donnée par M. St-Pierre Plamondon du gouvernement fédéral. «Dire qu'Ottawa veut volontairement écraser le Québec...» Pensez-vous, dit-il, que les députés du Parti libéral du Canada se sont fait élire «pour trouver une façon comment taper sur le Québec»? a-t-il demandé aux journalistes.

L'image que M. Rodriguez dit avoir du Québec en est une plus positive que ces sombres épisodes de l'histoire. «Le Québec a eu des grands moments de brillance, de lumière, de clarté, de succès économique, de succès culturel, de rayonnement sur le monde. C'est dans ce Québec-là qu'on vit aujourd'hui», s'est-il exclamé.

Blanchet: une histoire réelle

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a pour sa part rappelé la justesse historique des propos de M. St-Pierre Plamondon.

«Je constate que Paul réfère à une histoire réelle de ce qu'est le passé de la relation entre le conquérant britannique et les Français devenus Canadiens français, devenus Québécois. Ça définit notre identité. Et notre identité définit pourquoi nous devons être reconnus comme nation et nous donner tous les attributs d'une nation», a déclaré M. Blanchet à Ottawa.

Il a fait référence à ce qu'il appelle une volonté d'«affaiblissement» du Québec dans les décisions et choix du gouvernement fédéral, encore aujourd'hui.

«Des pratiques qui affaiblissent le Québec ont pour effet à long terme — on n'en est pas là — de mettre en doute la capacité du Québec à assumer l'entièreté des juridictions qui viennent avec la souveraineté, qui viennent avec l'indépendance», a opiné M. Blanchet.

«Ça sert à ça, affaiblir le Québec. Ça sert à terme à ce que la nation française d'Amérique du Nord devienne une minorité comme d'autres minorités et, progressivement, au fil de générations que vous et moi, on ne verra pas, va devenir quelque chose de marginal sur le continent. C'est un processus qui est assez long, mais je comprends que la préoccupation de Paul, c'est que si on laisse rouler les choses comme elles roulent maintenant pendant trop d'années, notre capacité à prendre la grande décision pourrait être compromise», a conclu M. Blanchet.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne

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