FINANCEMENT EN SANTé : ENFIN DE LA STABILITé DIT LE MINISTRE ADRIAN DIX

Vingt-quatre heures après le dévoilement de l’offre d’Ottawa en matière de transferts en santé, le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, Adrian Dix, s’est voulu mesuré.

Il s’agit de propositions sur 10 ans qui nous donnent une certaine stabilité», a-t-il souligné.

L’offre fédérale de près de 200 milliards sur 10 ans est en deçà de ce que réclamaient les provinces, soit une augmentation des transferts, pour qu’ils représentent 35 % des budgets provinciaux en santé.

Avec 46,2 milliards de dollars d’investissements supplémentaires au cours de la prochaine décennie, les transferts représenteront plutôt 24 % du budget provincial en santé.

Dans une allocution dans l’enceinte de l’Assemblée législative, Adrian Dix a réitéré l’importance qu’accorde son gouvernement à la santé : C’est une priorité essentielle du gouvernement et on va le démontrer dans notre budget. Ça va être autre chose que ce qu’on a vu du gouvernement fédéral.»

Le premier ministre David Eby devrait réagir de façon plus spécifique jeudi, à son retour à l’Assemblée législative.

La moitié du budget

En 2022-2023, la santé représente une enveloppe de 25,458 milliards de dollars en Colombie-Britannique, soit environ 50 % du budget provincial.

Les coûts devraient continuer d’augmenter au cours des prochaines années, alors que la population de Colombie-Britannique est vieillissante.

Dans un rapport sur le marché du travail présenté mercredi, le gouvernement estime à près de 150 000 le nombre d’emplois à combler dans le domaine de la santé d’ici 2032.

La deuxième pire province

En point de presse mercredi après-midi, le chef de l’opposition officielle, Kevin Falcon, a aussi réagi à l’offre fédérale.

Cela représente 2 % du budget annuel de la Colombie-Britannique, a-t-il dit. Bien qu’une hausse de financement soit toujours la bienvenue, le problème à l’heure actuelle est la gestion de notre système de santé.»

Depuis mardi, les libéraux talonnent le gouvernement sur sa gestion du système de santé, citant notamment le fait que plus de 1 million de Britanno-Colombiens sont sans médecin de famille, ou encore un index de la firme Medimap dévoilé cette semaine.

Cet index, qui compare les temps d’attente dans les cliniques médicales sans rendez-vous du pays, identifie la Colombie-Britannique comme étant la deuxième pire province au pays, et cite North Vancouver comme étant la ville avec les temps d'attente les plus longs.

Les verts, de leur côté, voudraient voir des engagements de la part du gouvernement quant à où ira l’argent fédéral et quelles seront les mesures de résultats.

Un manque de personnel

Le président de l’association Doctors of BC, Joshua Greggain, souligne que le personnel de première ligne devrait être la priorité à l’heure actuelle. Dans plusieurs localités, des pénuries de personnel forcent la fermeture de services d’urgence le soir et les week-ends.

Selon la chercheuse en santé publique Farah Shroff, à la Faculté de médecine de l'Université de la Colombie-Britannique, le financement fédéral ne se traduira pas nécessairement par une amélioration du système.

L’accès à des soins ne s'améliorera pas à moins que des conditions strictes soient attachées (au financement fédéral)», dit-elle.

Le premier ministre David Eby devrait se prononcer jeudi quant à la possibilité de financement supplémentaire attaché à des conditions d’Ottawa.

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