« IL NE S’AGIT PAS D’UN DéSAVEU » – JULIE BOUCHARD, PRéSIDENTE DE LA FIQ

Le rejet massif ces derniers jours de l’entente de principe conclue avec Québec par des dizaines de milliers de membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) n’est pas perçu comme un désaveu par sa présidente Julie Bouchard.

Questionnée lundi sur le résultat du vote lors de son passage à l'émission Tout un matin, Julie Bouchard a répondu qu’il ne s’agit pas d’un désaveu à mon égard.

En négociation, on doit essayer des choses, prendre des risques et pour les membres c’est insuffisant, a-t-elle ajouté.

Selon la présidente de la FIQ, un des points qui achoppe aujourd’hui est la concession consentie lors des négociations afin de permettre à l’employeur de fusionner deux départements.

Dans l’entente de principe, ce qu'il y avait c’était que chaque employeur pouvait faire une fusion de deux départements, par exemple l’obstétrique et la périnatalité, et pouvoir déplacer les professionnels en soins, soit en obstétrique, soit en périnatalité, explique-t-elle.

En 2021, l’ex-présidente de la FIQ, Nancy Bédard, avait quitté son poste à peine quatre mois après avoir été réélue pour un autre mandat de quatre ans à la tête de la grande organisation syndicale infirmière.

Un rejet au-delà de 80 % à Montréal

Même si les instances syndicales de la FIQ avaient recommandé l'adoption de l'entente, 61 % des 80 000 membres (infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques) ont voté contre l'entente.

Un vote qui s'est exprimé à géométrie variable. À Montréal, par exemple, au moins deux syndicats affiliés à la FIQ l’ont rejeté à plus de 80 %, notamment dans l’est de Montréal.

Pour le président du Syndicat des professionnelles en soins de l’Est-de-l’île-de-Montréal, Denis Cloutier, les points qui achoppent le plus sont en premier lieu la mobilité.

Les balises négociées pour la nouvelle définition des centres d'activités ne sont pas adaptées à la région de Montréal et ne respectent pas la nature des soins (domaine d'expertise des infirmières), estime-t-il.

Ce dernier ajoute que les infirmières n'ont toujours pas digéré que la CAQ leur ait retiré [la prime de] 3,5 % de leurs revenus pendant la négociation.

Selon M. Cloutier, ce n'est pas les CIUSSS qui inquiètent les infirmières, mais bien plus l'employeur unique Santé Québec.

Au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), le taux de rejet a dépassé les 85 %. Nos membres ont clairement indiqué qu'ils n'étaient pas du tout satisfaits des propositions et ont mandaté notre comité de négociation pour retourner à la table, signale Jennie Rhee, présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CUSM.

Le Bas-St-Laurent favorable

Ailleurs au Québec, certains syndicats étaient favorables à l’entente. Au Bas-Saint-Laurent notamment, où les 2300 membres du syndicat ont voté à 63 % en faveur de l’entente de principe.

On considérait que c'était quand même une très bonne entente pour nos membres, mais on comprend, avec le haut taux de participation, que les offres du gouvernement étaient nettement insuffisantes pour l'ensemble de nos membres au Québec, a mentionné Kathy Lagacé, vice-présidente aux communications et à la mobilisation, à la FIQ Bas-Saint-Laurent.

Outre la FIQ, la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), qui compte 5600 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes travaillant dans les régions de Montréal, de Laval, de la Côte-Nord, du Nord-du-Québec et de la Gaspésie, entamera des négociations éclair avec le Conseil du Trésor cette semaine.

2024-04-15T22:44:05Z dg43tfdfdgfd