L’ABSENCE D’UNE PROMESSE DE CONSTRUIRE UN NOUVEAU PONT ENTRE LAMèQUE ET SHIPPAGAN DéçOIT

Des résidents de la Péninsule acadienne s’avouent déçus qu’aucun des deux principaux partis politiques du Nouveau-Brunswick ne compte remplacer le pont entre Lamèque et Shippagan.

Le Parti progressiste-conservateur de Blaine Higgs, au pouvoir depuis six ans, avait promis de commencer à construire un nouveau pont en 2021, mais est revenu sur cette promesse juste avant les élections de 2020.

Ces derniers jours, la cheffe de l’opposition libérale, Susan Holt, a dit qu’elle ne s’engageait pas à remplacer cette structure si son parti est porté au pouvoir en octobre prochain.

Sa position diffère de celles de ses prédécesseurs au Parti libéral du Nouveau-Brunswick. L’ancien premier ministre Brian Gallant avait annoncé un nouveau pont, juste avant de perdre ses élections.

Tout le monde serait vraiment excité d’entendre une promesse comme ça, mais moi, je dois être responsable, a déclaré Susan Holt lors d’une activité de campagne à Fredericton, mercredi.

Jacques Robichaud, un citoyen rencontré samedi devant le Carrefour Shippagan, juge que des réparations ne suffisent pas. La structure doit être remplacée, soutient-il.

C’est clair que ça prendrait un nouveau pont. Avec les accidents qu’il y a déjà eu, les morceaux de ciment qui sont tombés sur des autos, dit-il catégoriquement.

Ils [les libéraux] n'ont pas dit qu'ils ne le construiraient pas, mais que ce n'était pas une priorité pour le moment, nuance-t-il. Les coûts sont faramineux, je ne sais pas si ça se produira dans les prochaines années.

Jérôme Roy n’est pas le moindrement étonné que les libéraux ne promettent pas de remplacer le pont. On s’y attendait. C’est dommage un peu, dit-il.

Ç’aurait été intéressant d’avoir un engagement de quelqu’un, que ce soit même les conservateurs, même le NPD, même le Parti vert, même les libéraux, peu importe, affirme-t-il, ajoutant que des travaux à répétition pour réparer le pont s'avèrent eux aussi coûteux.

On a tellement besoin d’un pont. Les gens de Lamèque sont isolés. Si jamais quelque chose arrivait, qu’est-ce qu’ils vont faire?, demande Suzanne Arsenault.

Depuis le temps qu’on attend pour un pont, les libéraux pourraient faire un effort, puis nous aider à en faire construire un, croit la citoyenne.

Un frein à l’économie

Copropriétaire du restaurant familial Au P’tit Mousse, Renée Noël croit que cette position n’aidera pas les petites entreprises à Lamèque.

Elle estime que les travaux du pont Lamèque-Shippagan découragent la clientèle.

Ça ralentit la venue des gens qui viennent de Shippagan , explique-t-elle. Si tu as une heure de dîner, que ça prend 25 minutes traverser, et un autre 25 minutes pour traverser l’autre bord, tu n’as pas le temps pour manger.

Renée Noël soutient que le gouvernement doit régler la question une fois pour toutes. On est pris. Si le pont manque, on n’a pas de sortie.

Les maires ne lâcheront pas le morceau

À moins de deux semaines du déclenchement de la campagne électorale, le maire de Shippagan, Kassim Doumbia, dit qu’un engagement ferme de la part des libéraux l’aurait étonné.

Mais pour nous, pour les citoyens, on demande un nouveau pont, car le pont actuel ne répond plus aux besoins, rappelle-t-il.

On va continuer à revendiquer un nouveau pont, a-t-il déclaré samedi.

Peu importe la personne qui va être en place après le 21 octobre, c'est certain que nous, avec le maire de Lamèque et [...] Miscou, on va continuer nos pressions auprès du gouvernement et du ministre qui sera en place, pour réclamer un nouveau pont, tranche le maire Doumbia.

D’après le reportage de Réal Fradette

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