L’OMBUDSMAN DEMANDE à L’ALBERTA DE CHANGER SES RèGLES POUR UNE AIDE D’INVALIDITé

L'ombudsman de l'Alberta critique le mode d’évaluation des autorités gouvernementales qui doit permettre à des adultes ayant des déficiences intellectuelles d'obtenir de l'aide de la province. D'après Kevin Brezinski, plusieurs familles lui ont envoyé des courriels pour se plaindre de la situation.

Le système est trop rigide et cela fait trop longtemps que la situation est ainsi, a-t-il commenté dans une entrevue à CBC.

Selon l'ombudsman, la Cour du Banc de la Reine s’est penchée sur les modalités de l'octroi de cette aide il y a une dizaine d'années et les a jugées défectueuses. Cela faisait suite au rejet en 2013 du dossier d’une femme atteinte d’une forme d’autisme, dont le score avait été jugé trop élevé.

Depuis, le système a été réévalué trois fois sans changement. Une révision doit à nouveau avoir lieu en septembre 2024 et j'espère que c'est l'occasion pour le ministère de faire des modifications, indique-t-il.

Kevin Brezinski évoque un cas rapporté à son cabinet en mars 2022, soit celui d’un homme de 21 ans, Evan Zenari, qui s’est vu refuser cette aide gouvernementale pour les adultes en situation de handicap à ses 18 ans, en raison d’un quotient intellectuel (QI) au-dessus du seuil fixé.

Dans un rapport rendu public mardi, l'ombudsman demande notamment à ce que ce service réexamine la demande d'allocations pour ce jeune homme.

Une aide primordiale

Evan a cherché un travail, mais n’en a pas trouvé. Il est extrêmement frustré et il décline à cause de cela, indique Kevin Brezinski.

Ce programme provincial vise à permettre aux bénéficiaires d'être le plus autonomes possible. Il ne s’agit pas d’un revenu direct, mais d’aides à domicile, de soutien pour la recherche d'emploi ou encore pour effectuer des activités sociales.

D'après le ministère des Aînés, des Communautés et des Services sociaux responsable de ce dossier, plus de 1 milliard de dollars a été dépensé par la province en 2022-2023, ce qui a permis à 12 900 personnes d’en bénéficier.

Un test trop strict

Un règlement précisant les conditions d'éligibilité au programme stipule qu'un adulte doit avoir un QI inférieur ou égal à 70 ou que la personne est incapable de passer le test. Un QI standard est situé autour de 100.

Dans le cas d’Evan Zenari, son dossier a été refusé, car il avait obtenu un résultat de 79 au test. Un comité chargé d'entendre les appels a admis que son score de QI n'était pas valide, mais a déclaré que ses membres n'avaient pas le pouvoir de changer la décision du ministère.

L'ombudsman révèle qu'au moins quatre autres familles ont contacté son bureau ces dernières années pour lui faire part de la même plainte, à savoir qu'un résultat à un test de QI a exclu une personne handicapée du bénéfice des prestations. Cela suggère au médiateur que le problème est plus répandu.

Kevin Brezinski dit que son bureau est allé demander l’avis de l'Ordre des psychologues de l’Alberta qui a trouvé la méthode limitée dans le cas par exemple, de personnes atteintes d’autisme, mais pas seulement.

La députée néo-démocrate de Saint-Albert, spécialisée dans les services sociaux, Marie Renaud, a appelé le gouvernement albertain a immédiatement modifier sa méthode.

Lors d’une session législative le 7 mai, elle a interpellé le ministre des Aînés, des Communautés et des Services sociaux, Jason Nixon, sur ce dossier lui demandant de prendre en compte les recommandations formulées par le protecteur du citoyen.

Ce dernier a assuré que des investissements financiers seraient apportés au programme et qu’il était satisfait avec son fonctionnement actuel.

D'après les informations de Janet French

2024-05-08T02:44:01Z dg43tfdfdgfd