LA C.-B. VEUT ALIGNER SON PLAFONNEMENT DES éMISSIONS DE GAZ à EFFET DE SERRE AVEC OTTAWA

La Colombie-Britannique est en pourparlers pour aligner ses plafonnements d'émissions de gaz à effet de serre dans le secteur pétrolier et gazier avec le gouvernement fédéral. Cette mesure permettra d'assurer un filet de sécurité environnemental en cas de renoncement de la part d'Ottawa, selon le ministre provincial de l'Environnement George Heyman.

Le temps presse pour réduire nos émissions dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, prévient-il. L'objectif fixé par le gouvernement provincial pour l'industrie du pétrole et du gaz est de réduire les émissions de 33 à 38 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2007.

Cette mesure pourrait entrer en concurrence avec celle annoncée l’année dernière par le gouvernement Trudeau lors de la COP28 à Dubaï. Ottawa souhaite que l’industrie réduise ses émissions de gaz à effet de serre de 35 à 38 % d'ici 2030 par rapport à ceux de 2019.

Un mécanisme de filet de sécurité

Le mécanisme dit de backstop, en anglais, ou filet de sécurité, signifie que la Colombie-Britannique évitera les redondances réglementaires si les mesures fédérales et provinciales sont les mêmes. Dans le cas où le plafond fédéral ne serait pas mis en œuvre, la province appliquerait tout de même ces objectifs.

Alors que nous continuons à travailler avec le gouvernement fédéral, nous ne pouvons pas être certains qu'un plafond national s'alignera sur nos propres objectifs climatiques [...] et sur les engagements que nous avons pris [...] pour garantir que le secteur pétrolier et gazier de la Colombie-Britannique assumera sa part dans la réduction des émissions de carbone à l'origine du changement climatique dans notre province, a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse à Vancouver.

Cette annonce intervient un jour après l'octroi d'un certificat d'évaluation environnementale au projet controversé d’une jetée maritime liée au projet d'expansion de gaz naturel liquéfié (GNL) de FortisBC à Delta.

Un pari risqué

La construction d'un terminal permettant aux navires de se ravitailler en GNL est un pari risqué, selon John Young, spécialiste de la transition énergétique pour la fondation David Suzuki. Pour l'expert, si nous voulons une planète habitable, nous ne pouvons plus construire d'infrastructures liées aux combustibles fossiles, où que ce soit dans le monde, est-il écrit dans un communiqué.

M. Young explique notamment que ce projet d'exportation de GNL n'est pas dans l'intérêt économique de la province. La demande atteindra bientôt son maximum et, avec l'expansion massive des capacités d'exportation de GNL dans le monde, une surabondance du marché est à prévoir. Les exportations de la Colombie-Britannique, dont les coûts sont plus élevés, ne seront pas compétitives par rapport aux producteurs dont les coûts sont plus faibles, explique-t-il.

Selon le ministre de l’Environnement, ce n’est qu’une étape à court terme.

Nous avons également inclus une condition qui nous permettra d'évaluer régulièrement l'offre de nouvelles énergies renouvelables et la demande de ces énergies renouvelables dans l'industrie du transport maritime. Le prérequis pour la jetée sera de [...] laisser de la place pour les carburants renouvelables lorsque la demande et l'offre seront présentes, argumente M. Heyman.

Augmentation de la taxe carbone

Le 1er avril, la taxe carbone doit augmenter de 15 $ la tonne d'émissions de GES, et passer de 65 $ la tonne à 80 $, ce qui fera monter le prix de l’essence de 0,03 $ le litre.

Alors que le chef de l’opposition Pierre Poilievre et quatre premiers ministres de l’Atlantique demandent de ne pas procéder à la hausse cette année, le ministre de l’Environnement a tenu à défendre cette taxe.

Ce que je dis aux Britanno-Colombiens, c'est que 100 % de l'augmentation de la taxe sur le carbone au 1er avril sera reversée aux crédits d'impôt pour l'action climatique qui soutiennent les Britanno-Colombiens à revenu faible ou moyen, défend M. Heyman.

2024-03-29T00:54:21Z dg43tfdfdgfd