LA COLLABORATION ENTRE LES PARTIS à L’Î.-P.-É. EST FINIE, SELON UN POLITOLOGUE

La session législative du printemps est arrivée à sa fin, à l’Île-du-Prince-Édouard, mardi. À part les onze projets de loi approuvés, cette session a été marquée par des échanges musclés, selon le politologue Don Desserud.

Pour lui, la session législative du printemps a mis en évidence la fin de la collaboration entre les partis instaurée lorsque les progressistes-conservateurs étaient minoritaires au pouvoir au début du premier mandat de Dennis King.

Il explique que le rejet des projets de loi provenant des partis d'opposition par le gouvernement était la norme avant 2019, et le gouvernement serait maintenant revenu à cette façon de faire, selon le politologue.

Nous avons constaté un changement de ton. [...] Il n'y a pas de sentiment que les partis d'opposition apportent quelque chose que le gouvernement saisit avec intérêt, ajoute Don Desserud.

Des projets rejetés

Quelques projets de loi provenant de l'opposition ont été rejetés par les progressistes-conservateurs au cours de cette session.

Les verts ont proposé un projet de loi visant à éliminer l’exigence de fournir une note médicale aux employeurs lorsque des employés qui s'absentent trois jours pour cause de maladie. Celui n'a pas été retenu.

Chez les libéraux, le projet de loi qui visait à réserver 3 % des profits de la vente d'alcool à l'île aux campagnes de lutte contre la consommation abusive de cette substance a connu le même sort.

La frustration de l’opposition

Les verts et les libéraux sont d’accord pour souligner que la collaboration est finie.

Selon Hal Perry, leader l'opposition officielle, son parti a toujours gardé un ton incisif, ce qui n'a pas changé dans cette session du printemps.

Cheffe des verts, Karla Bernard rappelle qu’en 2019, les idées de son parti étaient souvent bien accueillies par le gouvernement.

Maintenant, c’est un premier ministre qui ne met de l’avant que des idées du gouvernement. Alors, c'est vraiment un grand changement, ajoute-t-elle.

Surmonter les différences

Pour le vice-premier ministre de l'île, Bloyce Thompson, le ton des débats n’a pas changé au fil des années et la collaboration entre les partis est toujours présente.

Pendant cette session, les échanges ont été parfois acrimonieux à l’Assemblée législative, et la plupart d’entre eux concernaient le premier ministre Dennis King. Le premier ministre s'en est souvent pris personnellement à ses adversaires politiques.

Critiqué par le député Robert Henderson quant à la gestion du gouvernement du système de santé, Dennis King l’a traité d' hypocrite en rappelant quelques décisions prises par Henderson quand il était ministre de la Santé durant le précédant gouvernement libéral.

Ce commentaire a été tout de suite retiré.

Dennis King a aussi qualifié l'ancien chef des Verts, Peter Bevan-Baker, de personne qui se baigne dans la méchanceté et de négativité, lorsque ce député a fait part de ses préoccupations concernant le manque de transparence du système d'approvisionnement de l'Île-du-Prince-Édouard.

Lorsque le chef de Libéraux Hal Perry reprochait au gouvernement de faire des avancées qui pourraient mener à une privatisation du réseau de santé de l’île, le premier ministre a fortement réagi aussi.

Je suis le premier ministre et vous ne l'êtes pas, a plaisanté Dennis King.

Selon le politologue Don Desserud, un sentiment de frustration au sein du cabinet de Dennis King et du caucus des progressistes-conservateurs pourrait expliquer ces comportements.

Il en est à son deuxième mandat, lorsqu'on arrive au pouvoir, on est convaincu que l'on va être l'agent du changement, et puis on se rend compte, quatre ou cinq ans plus tard, que les choses ne s'améliorent peut-être pas. Cela doit être très décourageant, ajoute-t-il.

La prochaine session de la législature est prévue pour le 5 novembre.

Avec des informations de Kerry Campbell, de CBC

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