LA FUSILLADE à L’ASSEMBLéE NATIONALE, 40 ANS PLUS TARD

QUÉBEC — Il y a 40 ans aujourd’hui, le caporal Denis Lortie faisait irruption à l’Assemblée nationale dans le but de tuer le premier ministre René Lévesque et les députés du Parti québécois (PQ). 

Lourdement armé, l’homme fait trois morts et 13 blessés. Après plusieurs heures de négociations avec le sergent d’armes René Jalbert, le tireur accepte finalement de se rendre. 

Le député péquiste Pascal Bérubé se souvient bien de cette tragédie et fait un lien avec l'attentat du Métropolis contre la première ministre Pauline Marois en 2012.   

«À deux reprises dans notre histoire, notre formation politique a été ciblée par des tueurs qui voulaient causer énormément de dommage, a-t-il déploré. Les menaces ont toujours été plus élevées à l'égard du PQ.»

Mercredi, les députés de tous les partis ont souligné ce triste anniversaire en observant une minute de silence. Des constables en tenue d'apparat ont déposé une gerbe de fleurs sur la table centrale, un symbole du deuil collectif. 

Une motion rappelant notamment que «dans une société libre et démocratique, les élus du peuple doivent pouvoir affirmer leurs convictions sans craindre la violence» a été adoptée à l'unanimité.

Prenant la parole, le premier ministre François Legault a rendu hommage aux victimes tombées sous les balles: Camille Lepage, Georges Boyer et Roger Lefrançois, qui «ont donné leur vie au service de la démocratie», a-t-il dit.

«On ne peut pas parler du drame du 8 mai 1984 sans saluer le courage exceptionnel de René Jalbert, a-t-il poursuivi. Avec un grand sang-froid, M. Jalbert a discuté avec le tireur, il a réussi à le calmer. (...) La conduite héroïque de René Jalbert a permis de sauver plusieurs vies.»

Le chef de l'opposition officielle, Marc Tanguay, a déclaré que les Québécois doivent «se souvenir de cette tragédie et veiller et agir pour que ça ne se reproduise plus». «La lutte contre la haine et la violence est notre responsabilité à tous», a-t-il ajouté. 

«On a la chance d'être ici, au Québec (...) mais les événements du 8 mai 1984, tout comme l'attentat (...) il y a maintenant 12 ans, nous rappellent que cette chance n'est pas une certitude», a renchéri le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois.

Ce type d'événement pourrait survenir à nouveau, selon le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, qui souligne que les élus reçoivent des messages «déplacés, haineux, des insultes, des menaces». 

«Le débat démocratique, il ne peut jamais être tenu pour acquis. Il doit être valorisé constamment avec vigilance», a-t-il déclaré.

Caroline Plante et Thomas Laberge, La Presse Canadienne

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