LA MINISTRE SAKS SOULIGNE L'URGENCE D'UNE DéCISION SUR LES DROGUES EN C.-B.

OTTAWA — La ministre fédérale de la Santé mentale et des Dépendances, Ya'ara Saks, affirme que la décision de criminaliser de nouveau ou non la consommation de drogues en Colombie-Britannique doit être prise de toute urgence, tout en ajoutant qu'elle attend toujours plus d'informations de la province avant de passer à l'action.

Mais le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique a déclaré qu'il lui était difficile d'imaginer que l'action fédérale attendait plus d'informations de la province, la ministre fédérale Ya'ara Saks et le premier ministre Justin Trudeau ayant été informés.

La province a lancé depuis un an un projet pilote de trois ans visant à décriminaliser la possession de petites quantités de certaines drogues illégales, notamment l'héroïne, le fentanyl, la cocaïne et la méthamphétamine. Une exemption de Santé Canada a été accordée pour permettre au projet pilote de se poursuivre.

La semaine dernière, le premier ministre britanno-colombien, David Eby, a demandé à Santé Canada de criminaliser de nouveau l'usage de ces drogues dans les espaces publics, comme les hôpitaux et les parcs. La possession dans les espaces privés serait toujours couverte par le programme de décriminalisation.

Mais Mme Saks a déclaré qu'Ottawa avait besoin de plus d'informations avant de pouvoir répondre à la demande de M. Eby.

«Nous avons demandé à la Colombie-Britannique des mises à jour et plus d'informations sur ce qu'elle nous a soumis», a expliqué Mme Saks alors qu'elle se rendait à une réunion du caucus libéral mercredi. «Nous comprenons que c'est urgent, c'est pourquoi nous leur avons demandé de nous répondre de toute urgence afin que nous puissions résoudre ce problème.»

La ministre Saks n'a pas voulu dire quelles informations elle avait réclamées et son bureau n'a pas immédiatement répondu à une demande de détails.

Le ministre de la Santé de Colombie-Britannique, Adrian Dix, a indiqué mercredi que le premier ministre Eby avait déjà parlé avec Justin Trudeau et que Mme Saks avait également consulté la ministre des Dépendances de la Colombie-Britannique, Jennifer Whiteside.

Il n'a pas confirmé quelles informations avaient été demandées, mais a précisé que leurs homologues fédéraux «avaient été tenus au courant».

«Nous voulons qu'ils agissent parce que nous prenons toutes les mesures nécessaires», a déclaré M. Dix lors d'une conférence de presse distincte.

«Il m'est difficile d'imaginer qu'ils n'agissent pas parce qu'ils ne disposent pas d'informations car, franchement, nous leur fournissons toutes les informations dont nous disposons pour garantir que cela se produise rapidement et sans délai.»

Un communiqué du ministère de la Santé mentale et des Dépendances de la Colombie-Britannique indique que la province a reçu une demande d'informations supplémentaires mercredi matin et qu'elle a déjà répondu en fournissant des données supplémentaires sur la consommation de substances ainsi que d'éventuelles directives à l'intention de la police.

«Nous continuerons à travailler rapidement avec le gouvernement fédéral afin que ces changements puissent être adoptés le plus rapidement possible, afin que la police puisse disposer des outils dont elle a besoin pour lutter contre la consommation de drogues dans les espaces publics», indique le communiqué.

La demande du premier ministre Eby est devenue une priorité de l'opposition conservatrice cette semaine, et le chef Pierre Poilievre a demandé au gouvernement de recriminaliser immédiatement les drogues dans les espaces publics en Colombie-Britannique.

Il a également publié mercredi une lettre sur la plateforme X demandant à Justin Trudeau de rejeter la demande de longue date de Toronto visant à prolonger le projet pilote de décriminalisation.

«Si vous permettez à Toronto de légaliser les drogues dures, comme vous l'avez fait avec la Colombie-Britannique, le seul résultat sera d'abandonner les Canadiens les plus vulnérables à une vie de misère et de désespoir», a écrit M. Poilievre dans la lettre.

La santé publique de Toronto a déclaré lundi dans un communiqué qu'elle surveillait l'expérience de la Colombie-Britannique et que, dans le modèle proposé, la consommation publique de drogues resterait illégale.

Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a réitéré lundi son appel aux responsables à Toronto pour qu'ils abandonnent cette demande.

La Presse Canadienne

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