LE DéBAT SUR LE TRAMWAY FAIT MONTER LE TON ENTRE LES CANDIDATS à LA MAIRIE DE GATINEAU

Le ton monte entre certains candidats à la mairie de Gatineau au moment où la campagne électorale entame sa deuxième semaine.

L’ancien maire Yves Ducharme, qui tente un retour après une absence de 19 ans à l’hôtel de ville, s’en est pris lundi à une de ses adversaires, Maude Marquis-Bissonnette, dans le dossier du tramway. Il venait d’annoncer son appui au projet de transport en commun dans l’ouest de la ville en compagnie du président de la Société de transport de l'Outaouais (STO), Jocelyn Blondin.

Un oui responsable, a-t-il précisé devant les médias que son équipe avait convoqués devant un stationnement incitatif du secteur d’Aylmer.

M. Ducharme a fixé ses sept conditions essentielles pour soutenir le projet. Il veut notamment que les études démontrent que le tramway reste la meilleure solution et que les coûts soient raisonnables pour la STO.

Le projet de tramway n’est pas un projet de session au cégep, a-t-il lancé.

C’est un des projets d’infrastructure les plus importants au Canada. Le tramway coûterait de 10 à 33 fois plus que le Rapibus que plusieurs considéraient comme trop dispendieux à l’époque à 300 millions de dollars.

Rappelant qu’il a déjà été appelé à négocier avec les divers paliers de gouvernement durant sa carrière, Yves Ducharme a déploré que la cheffe d’Action Gatineau se soit présentée comme la guerrière du tramway. C’est irresponsable. C’est inquiétant. C’est dangereux, a-t-il soutenu en faisant référence à Mme Marquis-Bissonnette.

C'est irresponsable d'être la guerrière du tramway avant même que les études hautement nécessaires ne soient autorisées, financées et réalisées. C'est irresponsable de présumer d'avance des conditions des conclusions des études et c'est irresponsable de donner son accord à un projet avant d'en connaître le tracé final. C'est irresponsable de vouloir signer un chèque en blanc avec l'argent des Gatinois.

Maude Marquis-Bissonnette se défend

En réponse aux commentaires d’Yves Ducharme, la candidate d'Action Gatineau estime qu'il faut arrêter de créer de la confusion autour de ce projet.

Les études on en a, les besoins sont clairs à l'ouest et ils sont criants, la solution aussi est claire, donc évidemment qu'il reste des étapes à franchir, des détails à peaufiner, mais ça prend le tramway, explique Mme Marquis-Bissonnette.

Elle dit d'ailleurs sentir beaucoup d'engouements sur le terrain concernant le projet de tramway et insiste sur le fait qu'il faut à présent se focaliser sur les prochaines étapes.

Dans les dernières années, on a beaucoup branlé dans le manche, on a dit oui, mais oui, mais oui, puis à un moment donné, il y a les autres paliers de gouvernement qui reçoivent ce message-là, qui ne sont pas sûr qu'à Gatineau les gens veulent vraiment un tramway alors que les études sont claires, regrette la candidate.

Feeny décoche des flèches contre ses adversaires

Elle a été écorchée aussi lundi par un autre adversaire, Daniel Feeny. Ce dernier tenait un point de presse en bordure du corridor du Rapibus où il a dévoilé 20 mesures pour accélérer la livraison de logements abordables à Gatineau.

Quand je vois la cheffe d'Action Gatineau arriver ici en disant, ben, on va faire des petites affaires ici et là. On parsème comme ça, de la poudre de perlimpinpin, pour faire du logement. Ça ne tient plus la route, ça. Les gens que je rencontre me disent, faites quelque chose s'il vous plaît, et rapidement, a soutenu M. Feeny avant de diriger son attention vers un autre adversaire, Yves Ducharme.

Et au moment où je fais ma conférence de presse, il y a un autre candidat, lui, qui va pencher pour un 200 millions de dollars d'études dans le vide pour un projet de tramway qui n'arrivera pas? Les gens ont besoin d'un leadership en logement abordable, en logement social, en logement communautaire.

Dans ce qu’il présente comme le plan Feeny qui est un gros coup de barre, Daniel Feeny propose la construction d’un minimum de 300 logements sociaux par année pendant les six prochaines années. Une mesure audacieuse et ambitieuse selon lui qui permettra de répondre à la demande croissante de logements abordables dans la région.

Parmi les autres initiatives, il suggère notamment de faire la promotion de la construction de logements en offrant des bonifications de hauteur et de densité dans un rayon de 1,2 kilomètre du corridor du Rapibus.

J'ai noté que Monsieur Feeny avait allègrement pigé dans notre programme électoral pour faire son annonce ce matin. Mais nous on sait ce qu'on s'en va avec ça, puis on veut mettre de l'avant ces outils [zonage incitatif], réagit Maude Marquis-Bissonnette précisant qu'il faudrait de l'ambition, de l'intensification des actions pour faire face au problème de logement.

La candidate d'Action-Gatineau regrette que Monsieur Feeny ait été ces dernières années dans le cabinet de la mairesse France Bélisle sans pouvoir être capable de prendre des actions pouvant aider à résorber la crise du logement à court terme.

Olive Kamanyana contre la hausse de taxe sur l'immatriculation

Daniel Feeny et Yves Ducharme n’ont pas été les seuls candidats à tenir une conférence de presse, lundi matin.

L’ancienne conseillère municipale Olive Kamanyana a aussi tenu un événement avec des autobus à proximité. Elle s’est positionnée contre une hausse de taxe sur l'immatriculation dans sa forme actuelle.

Les élus de Gatineau doivent voter la semaine prochaine sur une hausse de la taxe pour les véhicules immatriculés du Québec sur son territoire pour financer la STO. Cette augmentation serait de 90 $ sur une période de deux ans en 2025 et 2026.

Mme Kamanyana juge que cette hausse est inéquitable pour bien des Gatinois qui ont peu d'options autres que la voiture pour se déplacer. Elle a même exhibé son propre avis d’imposition municipale, soulignant que chaque contribuable finance déjà le transport en commun.

Je paie 837 $. Regardez le vôtre aussi. Vous payez déjà pour le transport en commun, a-t-elle lancé.

Est-ce que le conseil municipal a considéré que nous payons déjà cette grande contribution au niveau du transport en commun? La transition écologique réussie sera celle qui est soutenue par tous les citoyens. Et surtout, il ne faut pas leur imposer cette transition sans leur avoir parlé. C’est pour ça que les gens deviennent très rigides et ne veulent pas participer dans ce processus.

Si elle est élue mairesse le 9 juin, la candidate indépendante s'engage à travailler avec le conseil municipal pour proposer au conseil d’administration de la STO des éléments pour optimiser ses dépenses.

Avec les informations de Maude Ouellet et Patrick Foucault

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