LE PRINCIPE DU COLISTIER FINALEMENT ADOPTé à GATINEAU

Dès 2025, un candidat à la mairie de Gatineau pourra également se présenter dans un district avec un membre de son équipe afin de pouvoir au moins siéger comme conseiller. Après des années de débat, les élus ont finalement décidé d’adopter le principe du colistier.

C’est vraiment une victoire autant pour nous que pour les Gatinois. Ça va amener de bonnes candidatures au sein de la table du conseil et à la mairie, s’est réjouie la conseillère municipale et membre d'Action Gatineau, Tiffany-Lee Norris Parent, qui représente le district de Touraine.

Mardi soir, 12 des 19 conseillers municipaux ont voté en faveur du principe de colistier.

Cela fait plusieurs années que Gatineau réfléchit à implanter ce principe déjà en vigueur dans certaines grandes villes de la province, comme Montréal et Québec.

À trois reprises, par la passé, les élus de Gatineau l’ont toutefois rejeté, notamment en septembre dernier. À l’époque, le vote s’était terminé sur une égalité. L'idée avait aussi été refusée en 2013 et en 2016.

Selon Mme Norris Parent, ce n’est pas la démission de la mairesse France Bélisle qui a relancé le débat, mais les discussions des derniers mois entre plusieurs élus.

À travers les mois, on a eu des discussions avec les collègues, des discussions aussi qui sont revenues [sur l’idée] de créer d’autres partis municipaux. On pensait que c’était très intéressant.

Comment ça marche?

Le règlement, d'abord proposé par Action Gatineau, permet à une personne qui souhaite se lancer dans une course à la mairie sous les couleurs d'un parti de sélectionner un membre de son équipe pour également faire campagne à sa place dans un district, dans le but de se faire élire comme conseiller municipal.

Si le candidat perd la mairie, mais que son colistier remporte le district, l'aspirant maire pourra ainsi prendre le poste de conseiller.

Ce nouveau règlement ne sera toutefois pas en vigueur pour l'élection partielle à la mairie, prévue le 9 juin.

Pas une priorité selon le maire Champagne

Le maire de Gatineau Daniel Champagne fait partie des élus qui ont voté contre cette proposition.

S'il reconnaît les avantages que cela peut avoir pour attirer de nouveaux talents et une diversité de personnes au conseil, il estime que ce n'est pas une priorité.

Je ne suis pas contre le principe du colistier, je dis simplement qu’avant d’ajouter des outils supplémentaires dans les municipalités, venons stabiliser la situation des partis politiques pour faire en sorte que les villes ne soient pas paralysées, a-t-il expliqué en mêlée de presse mercredi matin.

Pour lui, en premier lieu, le mode de fonctionnement actuel doit être revu afin d'éviter l'immobilisme.

Je pense qu’il y a différentes façons de faire de la politique municipale. Les partis politiques, c’est un bon levier, c’est un bon outil pour faire de la politique municipale, ça permet des regroupements... Mais je le répète : il y a bon nombre de villes qui se retrouvent dans une situation où la majorité des élus sont dans l’opposition et donc la Ville arrive difficilement à livrer un programme d’un maire ou d’une mairesse qui n’est pas nécessairement dans le même parti politique.

M. Champagne se tourne donc vers l'Union des municipalités du Québec (UMQ) et le gouvernement provincial afin de revoir le modèle actuel.

L’UMQ entre autres avec le gouvernement doivent revoir la structure [actuelle] pour faire en sorte qu’un maire ou une mairesse qui est minoritaire puisse se faire renverser et on retourne en élection pour avoir une autre personne en poste [...] pour pouvoir avancer.

Avec les informations de Patrick Foucault

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