LE SERVICE CORRECTIONNEL AFFIRME QU'IL PREND DE NOMBREUSES MESURES CONTRE LES DRONES

ABBOTSFORD, C.-B. — Le Service correctionnel du Canada affirme qu'il prend de nombreuses mesures pour lutter contre la «menace évolutive» des drones qui livrent du haut des airs des produits de contrebande dans les prisons.

Des agents correctionnels de la Colombie-Britannique ont organisé jeudi une manifestation à Abbotsford pour attirer l'attention sur la violence qui, selon eux, est alimentée par cette contrebande aérienne d'armes et de drogue.

Le Service correctionnel indique dans une déclaration écrite qu'il utilise une «approche à plusieurs niveaux» pour répondre aux largages, en se procurant notamment du matériel de détection de drones et en pilotant un programme utilisant la technologie de détection de téléphones cellulaires.

L'agence affirme également qu'elle utilise des détecteurs à balayage corporel et des chiens dressés pour détecter les appareils électroniques, et qu'elle «améliore des infrastructures» dans les établissements pénitentiaires fédéraux.

Les responsables des services correctionnels se disent convaincus que ces mesures, associées aux efforts du personnel pénitentiaire de première ligne, contribueront à freiner la contrebande dans les prisons.

Le Service correctionnel admet toutefois ne pas avoir «l’autorisation légale» pour utiliser la technologie de brouillage des drones. Mais l'agence étudie à la fois les «processus juridiques et la faisabilité» d’une éventuelle utilisation de cet outil technologique.  

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada avait organisé la manifestation de jeudi à Abbotsford pour souligner ce qu'il considère comme une vague de violence provoquée par des largages de drogues et d'armes par des drones sur les prisons. On a observé une hausse de 45 % durant l'année fiscale 2022-2023 par rapport à 2021-2022. 

John Randle, président du syndicat pour la région du Pacifique, a souligné mercredi que des technologies anti-drones sont «facilement disponibles», mais qu'elles n'ont pas encore été introduites dans les prisons du pays, où les drones larguant des produits de contrebande ont contribué à la détérioration de la situation «presque sur une base quotidienne». 

Il a d'ailleurs récemment assisté à un salon consacré à la technologie des drones, où il a vu des systèmes de détection radar, des fusils d'aspect futuriste qui tirent des impulsions pour désactiver les drones et une technologie qui permet aux agents correctionnels de prendre le contrôle des drones en vol s'ils pénètrent dans l'espace aérien de la prison.

L'organisme de surveillance des prisons du Canada a également suggéré que les établissements utilisent les nouvelles technologies dans la lutte contre les drones.

Dans son rapport de 2021-2022, l'enquêteur correctionnel Ivan Zinger a écrit que la mise en œuvre de «systèmes de détection de drones plus sophistiqués contribuerait à réduire la présence de drogues dans les établissements correctionnels».

Son rapport indique qu'il y a eu une «augmentation récente et spectaculaire» du nombre de détenus échouant aux tests de dépistage de drogue, ce qui confirme «la demande insatiable derrière les barreaux».

Les prisons du monde entier sont confrontées au problème des drones depuis des années. Le gouvernement britannique a décidé de s'y attaquer en janvier en créant une nouvelle loi interdisant aux drones de voler à moins de 400 mètres des établissements carcéraux. 

Une recherche publiée en 2022 par l'Institut national américain de la justice a démontré que l'évolution de la technologie des drones constituait une «menace réelle pour les établissements pénitentiaires».

«Malgré les innovations et les bonnes pratiques, des méthodes nouvelles et inventives sont constamment développées et employées par des personnes incarcérées et leurs complices pour faire de la contrebande», peut-on lire dans une note publiée par l'Institut national américain de la justice. 

La Presse Canadienne

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