LES CHEFS WOLASTOQEY AU N.-B. SE DISENT PARTICULIèREMENT DéçUS DES CONSERVATEURS

FREDERICTON — Les chefs des six communautés Wolastoqey au Nouveau-Brunswick ont publié les résultats d'un questionnaire préélectoral envoyé aux partis politiques de cette province, et ils se disent particulièrement déçus des réponses des progressistes-conservateurs au pouvoir.

Les partis provinciaux avaient reçu en août un questionnaire pour connaître leurs positions sur des sujets comme les droits issus des traités autochtones, les titres de propriété, la police et le racisme systémique.

Après avoir colligé les réponses, les chefs autochtones qualifient de «profondément troublante et offensante» la position du Parti progressiste-conservateur sur les droits des Wolastoqey issus des traités.

Ils soutiennent que la réponse des progressistes-conservateurs indique qu'ils «sont respectueusement en désaccord» avec le fait que le titre de propriété de leur territoire n'a jamais été cédé à la Couronne ou au Canada. Les chefs accusent également les conservateurs de semer la peur au sein de la population.

Le Parti progressiste-conservateur n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

Nicole O'Byrne, professeure agrégée à la faculté de droit de l'Université du Nouveau-Brunswick, rappelle que la question des droits ancestraux et issus de traités est inscrite à l'article 35 de la Constitution.

Elle souligne également que les traités de paix et d'amitié qui ont mis fin aux hostilités avec la Grande-Bretagne dans les années 1720, puis la proclamation royale de 1763 qui a défini la relation entre les Premières Nations et la Couronne britannique, reconnaissent les droits inhérents des peuples autochtones à gouverner leurs propres affaires.

«Cela a souvent été ignoré par les gouvernements fédéral et provinciaux, mais la reconnaissance des droits ancestraux et issus de traités comme partie intégrante de la Constitution canadienne impose aux gouvernements fédéral et provinciaux l'obligation de reconnaître de manière significative cet objectif», a déclaré la professeure O'Byrne.

Ces droits découlent de la reconnaissance du fait que les Autochtones «occupent ce territoire depuis des temps immémoriaux», a affirmé Mme O'Byrne. «À ce titre, les gouvernements fédéral et provincial ont l’obligation de mettre en œuvre une politique qui intègre et reflète cette réalité.»

Une revendication territoriale déposée en décembre 2021 par les six chefs Wolastoqey affirme que des sociétés privées et publiques exploitent depuis longtemps les ressources de leurs terres. Les chefs souhaitent la restitution de ces terres, une compensation pour leur utilisation au cours des 200 dernières années et un titre de propriété sur l’ensemble de ce territoire.

Le premier ministre Blaine Higgs, qui devrait déclencher jeudi une campagne électorale de 33 jours, a déjà prévenu que la revendication du titre de propriété, qui couvre 60 % du territoire du Nouveau-Brunswick, a des implications de grande portée.

En octobre 2021, les fonctionnaires du gouvernement du Nouveau-Brunswick ont reçu l’ordre de cesser de faire référence à une reconnaissance territoriale ou de «territoire non cédé», parce que la province est impliquée dans une série de poursuites intentées par les Premières Nations.

Hina Alam, La Presse Canadienne

2024-09-18T16:24:07Z dg43tfdfdgfd