LES MAIRES DE QUéBEC ET LéVIS REJETTENT L’éTIQUETTE DE « QUêTEUX »
Le maire de Lévis ne mâche pas ses mots à l'endroit du premier ministre François Legault qui, la semaine dernière, a affirmé qu’il était « plus facile d’aller quêter à Québec » que de faire « le ménage » dans les finances municipales. Gilles Lehouillier avance que les maires de la région de Québec ne peuvent pas quêter alors que tous les grands projets sont sur la glace.
On n'est pas quêteux. Il n'y a plus rien à quêter, tout a été retiré
, peste le maire de Lévis, en parlant des projets de tramway et de troisième lien. Gilles Lehouillier souligne aussi que, selon la logique du premier ministre, le gouvernement du Québec serait lui-même un quêteux
face au gouvernement fédéral.
Avant de critiquer le monde municipal, Gilles Lehouillier invite le gouvernement de la CAQ à se doter d'une vision pour la mobilité dans la grande région de Québec, alors qu’aucun projet n’a vu le jour depuis l’élection de François Legault en 2018.
Pas des quêteux
Nous ne sommes pas des quêteux
, a renchéri le maire Bruno Marchand, aux côtés de plusieurs maires de la région dans le cadre du premier sommet sur la résilience des municipalités face aux changements climatiques.
Dans ce dossier, comme pour celui des enjeux de mobilités, les villes auront inévitablement besoin du financement provincial pour mettre en place des mesures de prévention contre les feux de forêt ou les inondations.
Il n'y a rien qui va se faire sans le gouvernement du Québec
, laisse tomber le maire Marchand qui, malgré la tension des derniers jours, estime que les canaux de communications sont toujours ouverts avec le gouvernement Legault.
Il croit d’ailleurs toujours à la volonté du premier ministre de livrer rapidement un projet de transport en commun structurant pour la région de Québec au terme de l’étude de la Caisse de dépôt et placement du Québec, attendue pour juin.
Tant le maire de Québec que le maire de Lévis ont insisté sur l’importance pour le gouvernement Legault de considérer les villes comme des partenaires, plutôt que des quêteuses.
Invité à des dîners de cons
Selon le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, le maire n’a malheureusement plus aucune influence auprès du gouvernement Legault. Bruno Marchand, plus personne ne le prend au sérieux nulle part
, lance Claude Villeneuve.
Selon lui, le maire a trop souvent participé à un dîner de cons
aux côtés d’élus caquistes, notamment au lendemain du rejet du projet de tramway, et encore jeudi, alors que Bruno Marchand était dans la salle quand le premier ministre a déclaré qu’il était facile
pour les maires d’aller quêter à Québec
.
Je pense que ça va très mal pour les priorités de la Ville de Québec, je suis très inquiet pour la suite. […] Présentement, ça ne marche pas. On ne les fait pas les gains.
Claude Villeneuve juge néanmoins que les propos du premier ministre étaient déplacés
alors que les villes, selon lui, ne font que demander leur juste part pour ce qui est les missions du gouvernement du Québec
, notamment dans les dossiers de logements, de transport et de lutte à l’itinérance.