LES MUNICIPALITéS RURALES DE L’ALBERTA DEMANDENT UN FINANCEMENT ACCRU DES INFRASTRUCTURES

Des municipalités rurales de l'Alberta demandent au gouvernement albertain de leur octroyer plus de financement pour moderniser leurs infrastructures. Sans davantage de fonds alloués par la province, elles disent être obligées de prendre des décisions impopulaires comme, par exemple, augmenter les impôts fonciers.

Cet appel fait suite à une modification de la formule de financement provinciale.

En mars 2023, la loi provinciale, Local Government Fiscal Framework Act, qui établit un cadre pour le financement des infrastructures de toutes les municipalités de l'Alberta pour la période 2024-2025, a été modifiée. En vertu de ce changement, le fonds du cadre fiscal est divisé en fonction de la population et de la valeur des projets d'infrastructure dans une communauté.

Le fonds commence à 722 millions de dollars pour cette année. Cela représente environ 1 milliard de dollars de moins que ce dont les municipalités rurales ont besoin, d’après l’association qui les représente. Celles-ci se disent par conséquent contraintes de prendre des décisions difficiles, comme augmenter les impôts fonciers, retarder des projets d'infrastructure indispensables ou encore supprimer des services.

D’après Kara Westerlund, conseillère du comté de Brazeau et par ailleurs vice-présidente de l’Association des municipalités rurales de l’Alberta (RMA), les communautés rurales ont du mal à poursuivre de grands projets d'infrastructure dans un contexte de pressions inflationnistes et de bureaucratie provinciale. Nous prenons des décisions très difficiles dans nos communautés.

De plus, contrairement à la province et au gouvernement fédéral, nous ne sommes pas autorisés à présenter des budgets déficitaires, explique-t-elle, en ajoutant : Nous avons une capacité d'emprunt, mais nous sommes soumis à des restrictions très strictes.

Haro sur la bureaucratie

Elle pointe également le problème de paperasserie même pour un projet tel que la réparation d'un petit pont vieux de 50 ans.

Fonds provinciaux incontournables

Selon Glen Ockerman, préfet du comté de Saint-Paul, la modernisation et le remplacement d'un système de traitement des eaux usées, dont le coût s'élève à 23 millions de dollars, sont par exemple des travaux qu'il est impossible d'entreprendre sans financement provincial.

Le consultant Ian McCormack cite pour sa part l’exemple des controverses liées aux coûts relatifs à la Gendarmerie royale du Canada et qui font que certaines collectivités, comme le comté de Saint-Paul, devront assumer 500 millions de dollars pour cette année.

Selon M. Ockerman, le comté a dû augmenter son impôt foncier de 5 % pour faire face à ces coûts.

Dans une déclaration à CBC/Radio-canada, Ric McIver, ministre albertain des Affaires municipales, a déclaré que les changements proposés l'année dernière visaient à créer un flux de financement plus prévisible.

Avec les informations de Mrinali Anchan et Liam Harrap

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