LES PROVINCES DEMANDENT à OTTAWA DE CESSER D’EMPIéTER SUR LEURS COMPéTENCES

Le Conseil de la fédération émet de sérieuses réserves face au budget Freeland présenté cette semaine.

Dans une lettre transmise à Justin Trudeau vendredi, les 13 premiers ministres des provinces et territoires du Canada affirment d'entrée de jeu qu'Ottawa devrait s'abstenir d'empiéter sur leurs champs de compétences, notamment en ce qui a trait aux domaines de la santé, de l'éducation et du logement.

Sur ces enjeux, chaque gouvernement devrait avoir le droit de recevoir une compensation financière continue représentant sa juste part, écrivent-ils, soulignant que celle-ci devrait toujours être inconditionnelle.

Le Conseil – dont la présidence tournante échoit ces jours-ci au premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston – déplore entre autres que le budget Freeland ait été déposé après ceux des provinces et laisse entendre que les priorités de celles-ci n'ont pas été prises en compte. Ou si peu.

Ses membres se disent en outre préoccupés par le fait que les coûts de nouveaux programmes fédéraux, créés sans engagement de financement à long terme, soient finalement assumés en totalité par les provinces et les territoires, ce qui aura pour effet, selon eux, d'[augmenter] la pression financière sur leurs contribuables.

Les premiers ministres évoquent entre autres les différentes mesures budgétaires proposées par Ottawa en lien avec l'habitation, car cette compétence leur incombe, et ce, même si Justin Trudeau a multiplié les annonces en la matière au cours des dernières semaines.

Plutôt que d'instaurer de nouveaux programmes, Ottawa devrait tenir compte des impacts découlant de la croissance de la population sur la demande en logements, notamment en agissant sur le nombre considérable de demandeurs d'asile dans certaines provinces et certains territoires, souligne le Conseil.

Le Québec, notamment, est engagé depuis des mois dans un bras de fer avec le fédéral dans le but de le convaincre d'endiguer l'afflux de migrants qui aboutissent dans la province et d'obtenir une compensation financière pour les services offerts à ceux-ci.

François Legault a donné à Justin Trudeau jusqu'au 30 juin pour répondre positivement à ses demandes. Dans le cas contraire, son gouvernement pourrait organiser un référendum sectoriel sur la question, a-t-il prévenu.

Appelé à réagir quelques heures plus tard lors d'une conférence de presse à Victoria, en Colombie-Britannique, M. Trudeau s'est dit convaincu d'agir de la bonne manière bien que des provinces conservatrices [...] résistent et repoussent l'aide fédérale.

Quand j'entends les provinces s'énerver parce que nous signons des accords avec les grandes villes et parce que nous mettons de l'argent dans leurs coffres pour qu'elles puissent augmenter la densité, construire des logements plus rapidement et investir dans l'abordabilité, je sais que c'est ce qui doit se produire, a-t-il dit.

M. Trudeau a également réitéré qu'il préférait travailler en collaboration avec les provinces, mais qu'il n'hésiterait pas à les contourner au besoin.

Je le fais toujours dans le respect de la Constitution, mais ma première responsabilité, c'est de m'assurer que tous les Canadiens ont un bel avenir, a-t-il affirmé.

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