N.-É.: LE MINISTRE DE LA JUSTICE DéMISSIONNE APRèS SES PROPOS CONTROVERSéS

HALIFAX — Le ministre de la Justice de la Nouvelle-Écosse, Brad Johns, a démissionné vendredi soir, après avoir tenu la veille des propos minimisant la gravité de la violence conjugale dans la province.

Le premier ministre Tim Houston a annoncé dans un bref communiqué qu'il avait accepté la démission de son ministre. «La violence domestique est un problème que notre gouvernement prend très au sérieux», a-t-il déclaré.

Jeudi, M. Johns a remis en question une enquête publique ayant statué que la violence domestique est une épidémie. Une épidémie signifierait qu'on «en voit partout, tout le temps, et je ne pense pas que ce soit le cas», avait-il dit. Il a aussi dit que la drogue et la violence armée sont des problèmes plus graves.

M. Johns répondait à un journaliste sur l'enquête publique portant sur la fusillade de masse de 2020 en Nouvelle-Écosse. Jeudi était le quatrième anniversaire du début du carnage au cours duquel un homme armé a tué 22 personnes. Un épisode de violence conjugale avait précédé la tuerie.

Il s'est ensuite excusé, après avoir été contredit par le premier ministre Tim Houston, qui a assuré aux médias que la lutte contre la violence domestique était une priorité pour son gouvernement. Il a rappelé qu'il s'était déjà engagé à verser 7 millions $ pour financer 16 organisations communautaires qui travaillent à prévenir la violence sexiste.

Plusieurs organismes venant en aide aux femmes de la Nouvelle-Écosse ont d'ailleurs critiqué vendredi les propos du ministre de la Justice.

Selon Natasha Hines, directrice générale de Wellness Within, une organisation qui accompagne les femmes, personnes trans et non binaires par rapport à leur santé reproductive, les commentaires de M. Johns sont «ignorants et dangereux», et ils minimisent la violence domestique.

Sheri Lecker, directrice générale d'Adsum for Women and Children, qui gère des refuges dans la région de Halifax, s'est elle aussi offusquée des propos du ministre. «La violence sexiste et la violence conjugale justifient une réponse sociétale significative et durable, et nous avons besoin de dirigeants qui comprennent cela.»

Entre 2002 et 2021, 35 femmes ont été tuées par leur partenaire en Nouvelle-Écosse, des chiffres proportionnellement supérieurs à la moyenne nationale.

Keith Doucette, La Presse Canadienne

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