OTTAWA RAPATRIE SIX ENFANTS CANADIENS DE LA SYRIE

Affaires mondiales Canada a confirmé mardi avoir « pris des mesures extraordinaires » afin de rapatrier six enfants canadiens qui se trouvaient dans un camp du nord-est de la Syrie.

Le retour au Canada des enfants, qui sont arrivés sains et saufs à l’aéroport Montréal-Trudeau au cours de la nuit, a été opéré en collaboration avec les États-Unis. Ces derniers ont mené de leur côté une opération pour rapatrier 11 de leurs citoyens de Syrie en plus de ressortissants du Canada, des Pays-Bas et de la Finlande, groupe dont faisaient partie les six enfants.

Leur mère, elle, est restée en Syrie. Selon l'avocat canadien Lawrence Greenspon, cité par CBC News, la femme n'ayant pas été autorisée à revenir au Canada après avoir échoué à une évaluation de sécurité.

Selon le juriste, le gouvernement canadien a décidé de ne pas rapatrier la femme parce qu'elle adhérait à des croyances idéologiques extrêmes et qu'elle pouvait représenter un risque pour le public. Me Greenspon a ajouté que le gouvernement n'avait fourni aucun détail sur la manière dont il était parvenu à cette décision.

Famille d'accueil

Une famille a été choisie au Canada pour s’occuper des six enfants. Des intervenants de la Clinique de Polarisation étaient également présents à leur descente d’avion. La Clinique qui relève du ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS) est constituée de travailleurs sociaux, de psychologues, de psychiatres et de pédopsychiatres experts sur les questions de polarisation sociale.

Il s'agit maintenant de protéger la vie privée des enfants et de veiller à ce qu'ils reçoivent le soutien et les soins nécessaires pour commencer une nouvelle vie au Canada, écrit Affaires mondiales Canada. Le ministère ajoute travailler avec plusieurs autorités provinciales canadiennes, ONG et services sociaux, notamment des services de protection de l’enfance et des refuges locaux, afin de faciliter l’accueil, le logement et d’autres services de soutien.

Soulignant la contribution de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie dans la réussite de l’opération, Affaires mondiales Canada a aussi remercié les États-Unis pour leur aide au rapatriement des Canadiens et pour leur soutien précieux tout au long de ce processus.

Dans une déclaration publiée à la suite du rapatriement, le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, souligne qu’environ 30 000 personnes originaires de plus de 60 pays, pour la plupart des enfants, sont toujours détenues dans les camps de personnes déplacées d'al-Hol et de Roj en Syrie.

Plusieurs d’entre eux sont des enfants de combattants et de sympathisants du groupe armé État islamique qui avaient proclamé un califat en 2014 sur de vastes terres conquises en Irak et en Syrie. Il aura fallu plus de cinq années de combats à une coalition d’une quinzaine de pays, dont le Canada, pour reprendre les territoires conquis par le mouvement terroriste salafiste.

Pour Alex Neve, avocat canadien spécialisé dans les droits de l'homme et ancien secrétaire général d'Amnistie internationale Canada, le retour des six enfants est une bonne nouvelle, mais aussi d'une occasion manquée flagrante de veiller à ce que tous les Canadiens et leurs mères soient rapatriés du nord-est de la Syrie.

Alexandra Bain, du groupe Families Against Violent Extremism, qui milite pour le retour des Canadiens détenus dans le nord-est de la Syrie, s'est aussi réjouie de cette nouvelle.

Nous sommes ravis que ces enfants innocents aient finalement été renvoyés au Canada, et nous continuerons à plaider pour le retour immédiat de leur mère, a-t-elle déclaré dans un courriel.

Mme Bain a ajouté que son groupe continuerait à plaider en faveur du retour des enfants canadiens restants (ceux dont la mère n'est pas canadienne) détenus dans les camps, et de la poignée d'hommes canadiens qui restent dans les prisons.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré que ces enfants ont vécu une situation très difficile .

J’ai dit à plusieurs reprises que j’étais extrêmement préoccupée par les enfants qui se trouvent dans les camps du nord-est de la Syrie. C’est donc parce qu’ils ont traversé des moments extrêmement difficiles que je ne ferai pas d’autres commentaires. Je veux juste leur bien-être, a conclu la ministre.

Avec les informations de CBC News

2024-05-07T17:27:39Z dg43tfdfdgfd