OTTAWA TENTE DE PROTéGER LES INTERPRèTES PARLEMENTAIRES CONTRE LES RETOURS DE SON

OTTAWA — Le gouvernement fédéral est contraint d'ajuster l'aménagement de la Chambre des communes et des salles de comité après qu'un autre interprète linguistique a subi une grave blessure auditive.

L'incident s'est produit le 8 avril lors d'une réunion à huis clos de la commission des affaires étrangères de la Chambre.

L'Association canadienne des employés professionnels affirme que le travailleur est en congé depuis des semaines et le syndicat attribue les multiples blessures au manque d'équipement sur la colline du Parlement.

Le dernier incident concerne l'effet Larsen, qui se produit lorsqu'un microphone et un écouteur se rapprochent trop, ce qui entraîne un retour brusque et soudain qui peut être suffisamment fort ou fréquent pour blesser quelqu'un de façon permanente.

Le Programme du travail a publié le 25 avril une lettre d’instruction rédigée en français, soulignant qu'une agente de santé et de sécurité en visite sur la colline du Parlement la semaine précédente avait constaté que l'exposition à l'effet Larsen «constitue un danger» pour le personnel portant des écouteurs.

«L’exposition répétée à l’effet Larsen peut créer des atteintes permanentes sur la santé auditive des interprètes», peut-on lire dans la lettre, qui appelle à modifier la manière dont les espaces de réunion sont aménagés afin d'éviter que cela ne se reproduise.

Changer les habitudes

Le président de la Chambre des communes, Greg Fergus, a informé les députés lundi matin que les tables des salles de comité avaient été réorganisées pour éloigner les microphones et les écouteurs. 

Des autocollants sont désormais affichés à l'endroit où les députés peuvent placer les écouteurs inutilisés, ainsi que des instructions imprimées sur la manière de prévenir les incidents. Des informations similaires ont été affichées dans les salles des comités du Sénat.

M. Fergus a également rappelé aux députés de ne pas toucher le microphone ou sa tige flexible lorsqu'il est allumé, de ne pas s'approcher et s'éloigner du microphone lorsqu'ils parlent ou de régler le volume de leurs écouteurs lorsqu'ils sont assis à proximité d'un microphone ouvert.

«La Chambre des communes travaille avec le Bureau de la traduction pour assurer les meilleures conditions de travail possibles aux interprètes», a souligné par écrit l'équipe de M. Fergus, précisant que cela inclut des mesures «aux niveaux technologique, comportemental et physique».

Une porte-parole de l'organe autonome du Sénat a réitéré ces points, ajoutant qu'elle n'était pas au courant d'incidents récents liés à l'effet Larsen sur un lieu de travail du Sénat. «Malgré les efforts visant à minimiser la fréquence de ces événements, ils continuent de se produire à des occasions limitées», a écrit la porte-parole.

Des experts ont déclaré au Parlement que le personnel qui traduit les réunions entre l'anglais et le français court un risque de blessure, car il s'efforce d'entendre certaines voix et est exposé à des bruits forts et soudains.

Des solutions tardives

«Malgré un nombre inacceptable d’accidents du travail, le Bureau de la traduction tarde à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour protéger son personnel», a déclaré samedi l'Association canadienne des employés professionnels (ACEP) dans un communiqué.

Tant d’interprètes ont été mis en congé pour accident en 2022 que la fonction publique a embauché des contractuels pour pallier le manque de personnel.

Ce problème a limité les déplacements des comités, puisqu'un certain nombre d'interprètes sont nécessaires pour garantir que les réunions des députés à l'extérieur de l'enceinte du parlement puissent se dérouler dans les deux langues officielles.

L'année dernière, le Programme du travail a découvert qu'Ottawa enfreignait les lois du travail en ne protégeant pas adéquatement les interprètes, à la suite d'un incident survenu en octobre 2022 au cours duquel un interprète parlementaire avait été transporté à l'hôpital dans une ambulance après avoir subi un choc acoustique lors d'une réunion d'un comité sénatorial.

L'ACEP avait fait valoir que le Bureau de la traduction ne protégeait pas adéquatement les employés qui travaillent dans des environnements hybrides, où les personnes qui participent virtuellement utilisent des appareils de qualité inférieure, en violation des règles du comité.

Au comité sénatorial en question, une personne avait été autorisée à témoigner sans casque.

Les responsables ont déclaré que les interprètes parlementaires peuvent suspendre leurs services si une personne participant virtuellement ne porte pas un casque qui figure sur une liste d'appareils approuvés.

Dylan Robertson, La Presse Canadienne

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