OTTAWA éTUDIE LA DEMANDE DE RéVISION DE LA DéCRIMINALISATION DES DROGUES EN C.-B.

La ministre fédérale de la Santé mentale et des Dépendances Ya'ara Saks confirme que les discussions sont en cours avec Santé Canada au sujet de la demande de révision de la décriminalisation des drogues formulée vendredi par la Colombie-Britannique.

Nous évaluons actuellement les données et leur demande, a-t-elle déclaré lundi. Et nous sommes entièrement engagés à continuer de travailler avec la province.

Selon la ministre, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur la décriminalisation autorisée il y a un peu plus d’un an en Colombie-Britannique.

Dans l'espoir d'enrayer la crise des opioïdes et de limiter la stigmatisation vécue par les consommateurs, la Colombie-Britannique est devenue, au début de 2023, la première province au pays à décriminaliser la possession de petites quantités de drogues illicites dans le cadre d’un projet pilote de trois ans autorisé par Santé Canada.

Les adultes en possession de moins de 2,5 grammes de certaines drogues ne peuvent être pour le moment ni arrêtés ni accusés.

 
  • Les opioïdes (tels que l'héroïne, la morphine et le fentanyl)

  • Le crack et la cocaïne en poudre

  • La méthamphétamine (méthamphétamine en cristaux)

  • La MDMA (ecstasy)

Quelques mois après son entrée en vigueur, des villes ont demandé à la province davantage de réglementation entourant l’application du projet. Des critiques venues des corps de police et du milieu de la santé ont aussi alimenté le débat.

En octobre, la province a tenté d'introduire une loi visant à limiter la consommation de drogues dans les lieux publics, mais cette tentative a été bloquée par les tribunaux.

Vendredi dernier, la Colombie-Britannique a finalement décidé d’adresser sa demande au fédéral en vue d’interdire la consommation de drogues dans tous les espaces publics.

Nous sommes à la disposition d’Ottawa et espérons qu’une réponse rapide pourra être donnée, a souligné le premier ministre provincial David Eby, lundi.

Des réactions dans la sphère politique

Durant la période de questions à Ottawa, lundi, le chef du Parti conservateur du Canada Pierre Poilievre a accentué la pression sur le gouvernement Trudeau et a demandé à ce que la Chambre des communes tienne un débat d'urgence sur la question.

Le chef conservateur cite souvent la consommation publique de drogues dans des villes comme Vancouver comme exemples d’une expérience dangereuse menée par le gouvernement néo-démocrate de David Eby et des libéraux fédéraux.

Pierre Poilievre a déjà affirmé qu’un gouvernement conservateur mettrait fin au programme de subventions fédéral qui paye des gens pour consommer des narcotiques dangereux et qu'il utiliserait l'argent économisé pour financer des programmes de rétablissement des toxicomanes.

Des groupes de défense, comme l’organisme Moms Stop the Harm, qui regroupe des familles de victimes de surdoses et d'empoisonnement par les drogues, demandent à rencontrer le chef conservateur.

La demande de révision présentée par la Colombie-Britannique vendredi a aussi fait réagir en Ontario. Alors qu’une demande d’exemption présentée en 2022 par la Ville de Toronto est toujours en cours d’examen par Santé Canada, le premier ministre Doug Ford a déclaré, lundi, ne rien vouloir savoir de la décriminalisation de la possession de drogues dures dans la métropole.

En 2023 au Canada, la plupart des décès liés à une surdose d'opioïdes ont eu lieu en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario selon des données du gouvernement fédéral.

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